Une citoyenne britannique, surnommée «la veuve blanche» et soupçonnée d'avoir pris part à l'attaque sanglante du centre commercial de Nairobi utilisait un passeport sud-africain pour obtenir des prêts bancaires et louer des maisons à Johannesburg, rapporte mercredi la presse locale.

Samantha Lewthwaite, 29 ans, utilisait le nom de Natalie Faye Webb pour louer au moins trois logements à Johannesburg. Elle avait sous ce nom des dettes équivalant à 6.400 euros selon la chaîne de télévision d'information eNCA.

Les baux de location sont signés de sa main, mais rien n'indique clairement qu'elle ait jamais résidé dans ces maisons. Selon des documents bancaires consultés par eNCA, elle aurait cependant vécu pendant quatre ans dans le quartier de Mayfair à Johannesburg, un quartier majoritairement peuplé d'Asiatiques.

En 2011, des magasins de vêtements ont signalé des défauts de paiement d'environ 2.700 dollars. Puis en août 2012 un tribunal l'avait condamnée à rembourser 2800 dollars de dettes à la South Africa's First Rand Bank.

Lundi soir, la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, a affirmé qu'une Britannique avait participé à l'assaut sanglant du centre commercial de Westgate à Nairobi revendiqué par les islamistes somaliens shebab.

Ses déclarations contredisaient cependant celles faites quelques heures plus tôt par son collègue de l'Intérieur, Joseph Ole Lenku, qui avait démenti la présence de femmes dans le commando de Westgate.

Mardi, la presse britannique évoquait la possible implication de Samantha Lewthwaite dans l'attaque de Nairobi. Convertie à l'islam à l'adolescence, elle est la veuve de Germaine Lindsay, l'un des kamikazes qui se sont fait exploser dans le métro de Londres en 2005. Elle était alors enceinte de sept mois de son deuxième enfant.

Un expert sud-africain des questions de terrorisme affirmait cette semaine qu'elle venait régulièrement en Afrique du Sud et qu'elle y résidait dans les quartiers indiens.

Mais plusieurs voisins interrogés par l'AFP mercredi ont affirmé ne l'avoir jamais vue.

L'adresse de Mayfair comportait deux maisons, qui ont été démolies l'année dernière.

«Il y a avait un couple d'Indiens d'un côté. Et de l'autre un couple blanc, des Afrikaans», a déclaré un habitant, disant s'appeler Junaid et affirmant que son frère a racheté la propriété il y a deux ans à un homme de 65 ans. Selon lui, aucune femme blanche n'a jamais vécu là.

Une voisine d'en face -refusant d'être nommée- a elle aussi déclarée à l'AFP ne l'avoir «jamais vu ici avant», pas plus que d'autres voisins présents dans la rue depuis 2008.