L'armée nigériane a annoncé vendredi la libération de 58 femmes et enfants liés à l'insurrection menée par le groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du pays, et dans le même temps l'arrestation de 56 autres insurgés.

En outre, l'armée, souvent accusée de mauvais traitements, a affirmé avoir libéré le groupe de femmes et des enfants dans un geste d'apaisement.

Le plus jeune des enfants relâchés dans l'État de Borno a indiqué à des journalistes, au cours d'une cérémonie annonçant leur libération, être âgé de 9 ans. Au total, vingt femmes et enfants ont été libérés à Borno et 38 dans l'État voisin de Yobe.

«Nous remettons six femmes et 14 jeunes garçons au gouvernement de l'État de Borno comme nous l'a demandé le quartier général de la Défense», a indiqué à la presse le lieutenant-colonel Sagir Musa, porte-parole de l'armée de l'État de Borno.

À Yobe, le lieutenant Eli Lazarus a annoncé la libération de 17 femmes et 21 enfants.

«Nous espérons que cette libération servira la finalité pour laquelle elle a été menée», a-t-il déclaré, sans toutefois donner davantage de précisions.

L'armée avait justifié l'arrestation d'enfants par leur implication directe avec les islamistes, qui les utilise comme guetteurs ou coursiers.

Des critiques s'étaient élevées contre le comportement de l'armée dans son combat contre les islamistes de Boko Haram, mentionnant des arrestations arbitraires, détentions illégales et des meurtres.

D'autre part, l'armée nigériane, qui a lancé une vaste offensive le 15 mai dans les territoires contrôlés par le groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du pays, a annoncé vendredi de nouvelles arrestations.

«Au total, 56 insurgés, identifiés, ont été arrêtés avec l'aide des chiens policiers de l'armée», a précisé l'armée nigériane dans un communiqué, sans toutefois dévoiler dans quelles localités les arrestations ont été menées.

Des armes et des bombes artisanales, selon l'armée, ont été trouvées au cours de ces interpellations.

L'armée s'est refusée à fournir un bilan des victimes ou le nombre de personnes interpellées.

Les arrestations mentionnées dans différents communiqués militaires portent leur nombre à environ 200.

Le réseau téléphonique mobile a été coupé dans la plupart des États du nord-est dans lesquels est menée cette offensive d'envergure, rendant impossible de vérifier les informations données par l'armée et par les islamistes.

Dans une vidéo visionnée mardi par l'AFP, le présumé chef des insurgés, Abubakar Shekau, a affirmé que l'armée reculait et a démenti les communiqués annonçant le succès de l'opération.

L'armée nigériane a aussitôt riposté, soutenant que les insurgés étaient en déroute, et a qualifié les affirmations de Boko Haram de «propagande vide de sens».

Le président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré le 14 mai l'état d'urgence dans trois États du nord-est considérés comme des fiefs de Boko Haram avant de lancer son offensive.

Selon l'ONG, Human Rights Watch, les attaques de Boko Haram et la répression de l'insurrection par les forces de sécurité ont fait 3600 morts depuis 2009.

Le Nigeria - premier producteur de pétrole brut sur le continent - compte plus de 160 millions habitants vivant dans un Nord majoritairement musulman et un Sud principalement chrétien.