Au moins neuf personnes ont été tuées samedi soir dans des combats à l'arme lourde dans le sud de la Somalie où des islamistes somaliens shebab affiliés à Al-Qaïda ont tendu une embuscade à un convoi de militaires somaliens et éthiopiens, a-t-on appris dimanche auprès d'habitants.

Chacun des deux camps a affirmé avoir eu le dessus dans ces combats: une source officielle somalienne a ainsi affirmé que «23» insurgés islamistes avaient été tués, tandis que les shebab ont assuré avoir tué «11» soldats.

Mais des habitants ont fait part d'un bilan d'«au moins neuf morts», parmi les militaires et les insurgés.

Les shebab avaient tendu une embuscade à un convoi de plusieurs centaines de militaires somaliens et éthiopiens qui s'avançaient vers deux villes de la région de Gedo, Bardhere et Burhdubo, toujours sous le contrôle des insurgés islamistes.

L'embuscade a eu lieu entre les villes de Luq et de Garbaharey, qui se trouvent à une centaine de kilomètres des frontières kényanes et éthiopiennes.

Ils «ont pris nos forces en embuscade et des combats violents ont éclaté qui ont fait 23 morts parmi leurs combattants», a déclaré un représentant du gouvernement somalien dans la région, Diyad Abdi Kaliil. «Nous les avons vaincus et nos forces ont désormais le contrôle de la zone», a-t-il ajouté, affirmant que seuls deux membres des forces armées avaient été blessés.

Un commandant shebab dans la région a démenti ce bilan. «Nous avons tué onze de leurs soldats et détruit trois de leurs camions et ils ont battu en retraite,» a assuré à l'AFP Sheikh Mohamed Abu-Abdirahman.

Un habitant d'un village voisin, Ibrahim Duale, a jugé que ces combats avaient été «les plus durs des derniers mois dans la région». «Les deux parties ont utilisé des armes lourdes. Nous avons appris qu'au moins neuf combattants des deux camps avaient été tués», a-t-il dit.

Abdi Hidig, un autre habitant de la région, a affirmé que les combats avaient cessé dimanche, mais que la tension persistait dans la zone où des véhicules de shebab équipés d'armes de guerre étaient visibles.

La Somalie est plongée dans le chaos et la guerre civile depuis le renversement du président Siad Barre en 1991.

Combattus en Somalie par une force de l'Union africaine (Amisom) que l'armée kényane a rejointe, mais aussi un embryon d'armée somalienne et un contingent éthiopien, les shebab ont perdu un à un leurs bastions dans le centre et le sud somalien ces derniers mois.

Mais ils contrôlent encore plusieurs poches de ces régions et restent, une menace au retour de la paix dans le pays ravagé par plus de 20 ans de guerre civile.