Muhammadu Buhari, principal candidat musulman à la présidentielle du Nigeria, a dénoncé mercredi des fraudes au scrutin ayant donné la victoire à Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, tout en condamnant les émeutes postélectorales dans le Nord majoritairement musulman.

Dans la région du delta du Niger, le Sud pétrolifère à majorité chrétien, «et dans le sud-est il n'y a pas eu (vraiment) d'élections et nos partisans n'ont pas été autorisés à voter», a déclaré le général Buhari, qui dirigea la junte militaire en 1984 et 1985, sur les ondes de la Voix de l'Amerique (VOA).

De fait plusieurs États du Sud ont annoncé des résultats allant de 95 % à plus de 99% des voix en faveur de M. Jonathan après l'élection de samedi.

M. Buhari a cependant condamné, comme la veille, les émeutes meurtrières qui avaient commencé dimanche soir: "je demande instamment aux gens de se calmer et de respecter la loi car nous nous adressons (à la Commission nationale électorale) afin d'obtenir justice", a-t-il dit dans une émission en langue haoussa.

Goodluck Jonathan, président sortant, a obtenu 57 % des voix à l'élection, qui, selon les observateurs, a semblé dans l'ensemble plus honnête et transparente que les précédentes au Nigeria.

Le bilan des émeutes dans plusieurs grandes villes et régions du Nord n'a pas été communiqué, mais d'après la Croix-Rouge il y a eu de nombreux morts, des centaines de blessés et des milliers de personnes déplacées.