Le gouvernement de Laurent Gbagbo a affirmé dimanche avoir recensé plus de 10 000 Ivoiriens réfugiés au Liberia et en Guinée, et plus de 2 500 déplacés en Côte d'Ivoire en raison de la crise post-électorale, dénonçant la non-assistance des organisations internationales.

Depuis l'élection présidentielle contestée du 28 novembre, «on compte 10 000 Ivoiriens à la frontière du Liberia dans le dénuement total et des conditions précaires, sans aucune assistance.

On en dénombre également à la frontière avec la Guinée», a affirmé à la télévision d'Etat RTI Anne Gnahouret, ministre de la Solidarité de M. Gbagbo.

Vendredi, le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a affirmé avoir enregistré 18 091 réfugiés au Liberia en provenance de la Côte d'Ivoire, avec un rythme continu d'«environ 400 à 500» arrivées par jour. Environ 200 Ivoiriens sont également réfugiés en Guinée, de même source.

Selon Mme Gnahouret, le gouvernement Gbagbo a également recensé plus de 2 500 Ivoiriens ayant fui «les zones tenues par les rebelles pour échapper aux exactions» dans le nord du pays, sous contrôle des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) qui appuie Alassane Ouattara, rival de M. Gbagbo et reconnu président à l'extérieur.

Il s'agit selon elle de «violations flagrantes des droits humains» que «les organisations internationales» chargées de les défendre «ont décidé d'ignorer».

Plusieurs organisations ont dénoncé des violations des droits de l'homme en Côte d'Ivoire ces dernières semaines, les attribuant essentiellement à des forces ou milices pro-Gbagbo.

Les violences ont fait depuis mi-décembre 179 morts, d'après l'Onuci. Le gouvernement de Gbagbo a rejeté ce bilan, affirmant avoir dénombré depuis fin novembre 53 morts alors que le camp de Ouattara a fait état de plus de 100 morts.