Des milliers de femmes congolaises ont défilé dimanche à Bukavu dans l'est de la RD Congo contre les violences sexuelles commises dans cette région où des groupes armés sont encore actifs, a constaté un journaliste de l'AFP.

Venues de plusieurs provinces de la RD Congo, principalement celle du Sud-Kivu (est), dont Bukavu est le chef-lieu, 1700 déléguées, dont 200 venues de 43 pays, ont participé au défilé dans une ambiance joyeuse et colorée, lors d'un défilé emmenée par Olive Lembe Kabila, la femme du président de la RDC, Joseph Kabila.

Sur des nombreuses banderoles ou pancartes on pouvait lire notamment :«Non au viol comme arme de guerre», «Non au terrorisme sexuel», «Je dénonce et je dis non», «Pouvoir aux femmes et aux filles».

À l'appel du mouvement féministe international et altermondialiste la Marche mondiale des femmes (MMF), cette manifestation clôturait une semaine de forum et de discussions sur les thèmes de la paix et la démilitarisation, les violences envers les femmes ou encore le travail et l'autonomie économique des femmes.

«Venir ici était important car la violence envers les femmes est utilisée de façon systématique comme une arme de guerre», a déclaré à l'AFP Miriam Nobre, membre de la MMF et responsable de la marche à Bukavu.

«Cela fait des années qu'on se bat, et là on a l'impression que la communauté internationale s'intéresse vraiment à nos problèmes», s'est réjouie de son côté le docteur Nene Rukunghu, médecin à l'hôpital de Panzi à Bukavu, où sont soignées les femmes victimes de viols.

«Il faut lutter contre l'impunité, que les auteurs des viols soient punis, pour que la femme retrouve sa dignité. Malgré ce qu'elles subissent, les femmes congolaises sont fortes et capables de se relever», a-t-elle ajouté.

Selon l'ONU, plus de 15 000 femmes sont été violées en 2009 dans l'est de la RD Congo, une région instable où des groupes armés étrangers et congolais encore actifs et aussi des soldats nationaux sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre les civils.