L'actrice américaine Mia Farrow, 65 ans, qui a témoigné lundi devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), est une star d'Hollywood révélée par Roman Polanski, longtemps unie au cinéma et dans la vie à Woody Allen, et militante très engagée pour les droits des enfants.

Ambassadrice de bonne volonté du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), son action en faveur des enfants, en particulier en Afrique, l'a mise depuis une dizaine d'années au premier plan de l'actualité.

Toute sa vie, cette femme passionnée, aux longs cheveux blonds et au regard très pur, a combattu sur de nombreux fronts.

Il y a sa poliomyélite, contractée dans l'enfance. Sa prestigieuse carrière, une soixantaine de films ou séries télévisées. Sa famille, avec des liaisons douloureuses, quinze enfants dont onze adoptés. Et enfin la cause des enfants, surtout ceux qui sont victimes de guerres.

Mia Farrow, de son vrai nom Maria de Lourdes Villiers-Farrow, est née le 9 février 1945 à Los Angeles, d'un père cinéaste australien et d'une mère actrice, la célèbre «Jane» des films de Tarzan.

Après avoir joué dans quelques films, dont un avec sa mère, elle épouse en 1966 Franck Sinatra. Le mariage est éphémère car le grand chanteur exige qu'elle renonce à ce qui fera son premier grand succès: «Rosemary's Baby» de Roman Polanski, en 1968. C'est un refus, et le divorce.

Après quelques mois de méditation en Inde avec les Beatles, Mia épouse le chef d'orchestre allemand André Previn en 1970. L'amour des enfants l'emmène ensuite en  Asie, où elle adopte trois enfants, dont Soon-Yi. Elle retrouve le succès revient avec «Gatsby le Magnifique» (1974) de Jack Clayton.

Les années 1980 sont la décennie d'amour-passion avec Woody Allen qui la sublime en égérie, et lui octroie les plus grands rôles, notamment dans «Hannah et ses soeurs», et «Alice». Woody Allen la quitte en 1992 pour épouser sa fille adoptive Soon-Yi. Mia Farrow et Woody Allen ne s'étaient jamais mariés.

La carrière de la star ne s'arrêtera pas. Elle joue en 2009 et 2010 des rôles de grand-mères («Arthur et la vengeance de Maltazard», et «Arthur et la guerre des deux mondes», de Luc Besson).

Très attentive à sa forme et son apparence physiques, cet ancien mannequin se flatte de recourir à la chirurgie esthétique.

Très impliquée dans le conflit soudanais, elle s'est rendue à de nombreuses reprises au Darfour, a aidé les réfugiés et proposé même, en 2007, d'être emprisonnée en échange de libérations d'opposants. Elle fait une grève de la faim de trois semaines en avril-mai 2009 après l'expulsion du Soudan de treize travailleurs humanitaires.

Opposée à la tenue des Jeux olympiques à Pékin en 2008, en raison des liens entre le Soudan et la Chine, elle parvient à faire renoncer Steven Spielberg à son rôle de «conseiller artistique» du gouvernement chinois.

Mia Farrow s'est aussi engagée pour aider les survivants du génocide rwandais, et a plaidé pour les enfants palestiniens, à Gaza, en octobre 2009. En mars 2010, elle s'est rendue au Tchad dans le cadre d'une campagne contre la poliomyélite et la malnutrition.