Trente-trois personnes ont été tuées dans des affrontements entre forces de l'ordre et membres présumés d'une secte islamiste radicale à Bauchi, dans le nord du Nigeria, a indiqué lundi à l'AFP un responsable de la Croix-Rouge nigériane.

«Nous avons jusqu'à présent évacué 30 corps de membres présumés de la secte Kala-Kato vers la morgue du Bauchi Specialist Hospital, ainsi que les dépouilles de deux soldats et d'un policier, cela fait 33», a affirmé Adamu Abubakar, à la tête de la Croix-Rouge nigériane dans l'État de Bauchi.

Il a indiqué que des combats avaient eu lieu entre des membres présumés de ce groupe et la police et l'armée, dans la capitale éponyme de l'État.

«Cet après-midi, une équipe conjointe armée/police a envahi le quartier que le groupe utilise comme sa base et a engagé un combat, en tuant 30», a affirmé M. Abubakar.

Ces affrontements dans le quartier de Zango se sont concentrés autour du domicile du dirigeant de Kala-Kato, a-t-il ajouté, sans le nommer.

À la mi-journée, deux résidents de Bauchi avaient indiqué à l'AFP avoir vu quatre cadavres dans la rue. Ils avaient aussi indiqué que l'armée avait bouclé Zango.

Ces témoins, joints par téléphone, ont affirmé que deux des victimes portaient un uniforme de soldat, la troisième une tenue de policier et la quatrième était en civil.

Adamu Shehu, qui habite Zango, a affirmé que les quatre avaient été tués par des membres du groupe radical, lors d'attaques séparées.

«Des membres du groupe ont tenu une session de prêches enflammés la nuit dernière au cours de laquelle ils s'en sont pris au gouvernement et à l'éducation occidentale», a affirmé M. Shehu.

Le deuxième habitant, Ibrahim Hayatu, qui vit dans un quartier limitrophe de Zango, avait affirmé voir «des dizaines de soldats en armes encerclant l'ensemble du quartier de Zango», ajoutant que la situation était tendue.

La police de Bauchi a annoncé la tenue d'une conférence de presse dans la soirée.

Kala-Kato, également connu sous le nom de Maitatsine, est un mouvement islamiste radical présent dans plusieurs États du nord du Nigéria depuis des décennies.

Des insurrections de ses membres en 1980 dans la ville de Kano, au nord du pays, et en 1992 à Yola, la capitale de l'État d'Adamawa, avaient fait des milliers de morts à chaque fois.

Le nombre de ses adhérents n'est pas connu mais est estimé à plusieurs milliers.