Les électeurs namibiens votaient vendredi dans le calme pour élire leur président et leurs 72 députés lors d'un scrutin de deux jours qui semblait joué d'avance, le parti au pouvoir étant donné grand favori malgré la présence d'une formation dissidente.

Seul un incident a été rapporté avant l'ouverture des bureaux de vote. Deux assesseurs ont été surpris en train de bourrer des urnes. «Il sont maintenant en détention et devraient comparaître plus tard», selon le directeur de la Commission électorale namibienne Moses Ndjarakana.

«Tout se passe bien. Je ne suis pas au courant d'un quelconque incident depuis midi», a cependant précisé à l'AFP un autre responsable de la Commission Theo Mujoro, après le retard pris par plusieurs bureaux en dehors de la capitale Windhoek. Ils ont ouvert avec une demi-heure voire une heure de retard en raison de problèmes logistiques et du vote des assesseurs avant le public.

Le président Hifikepunye Pohamba, à la tête de l'Organisation des peuples du sud-ouest africain (Swapo), a été l'un des premiers à voter dans un bureau de la capitale. Il était accompagné par plusieurs ministres.

Le chef de l'ancien mouvement d'indépendance semblait assuré de l'emporter face à son principal adversaire, l'ancien ministre des Affaires étrangères Hidipo Hamutenya, lors de ces quatrièmes élections depuis l'accession à l'indépendance de l'ex-province sud-africaine en 1990.

La Swapo a remporté tous les scrutins depuis l'indépendance de cette ex-colonie allemande et obtenu trois-quarts des suffrages en 2004.

Ayant échoué à remporter la présidence de la Swapo, M. Hamutenya a fondé en 2007 un parti dissident, le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), dont il veut faire après ces élections la principale formation d'opposition.

M. Hamutenya a également voté à Windhoek. «Je suis ici pour exercer mon droit de citoyen», a-t-il déclaré.

Sous un soleil brûlant, les électeurs étaient nombreux à se presser toute la journée à l'entrée des bureaux de vote de la capitale. Les plus âgés attendaient patiemment leur tour équipés de chaises de camping, de parapluies et de bouteilles d'eau.

«L'attente est quelque peu difficile mais une fois à l'intérieur, ça ne prend que cinq minutes» pour choisir son président parmi les douze candidats, a reconnu Lilo Muller, retraitée.

Durant la campagne électorale, jugée morose, quelques incidents ont été rapportés entre RDP et Swapo.

Le parti au pouvoir a porté plainte cette semaine contre le leader du RDP et réclamé 100 millions de dollars namibiens (13 millions de dollars américains, 8,9 millions d'euros) l'accusant d'avoir déclaré lors d'un meeting que les précédentes élections étaient apparemment truquées.

Les bureaux de vote devaient fermer à 21h00 (heure locale) et rouvrir samedi à 7h00 pour le dernier jour du scrutin dans ce pays désertique d'Afrique autrale, sixième producteur mondial de diamants et quatrième d'uranium. 1,1 million de Namibiens sont inscrits sur les listes électorales.

Pour la première fois, le décompte des voix dans les 13 régions devait débuter dès la fin du scrutin et les résultats être affichés à l'extérieur des bureaux de vote. Les premières estimations pourraient être connues dès dimanche.