Quelque 3.000 immigrants zimbabwéens en Afrique du Sud ont fui un township rural à la suite de tensions concernant les emplois dans les fermes alentours, a dénoncé vendredi le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

«Le HCR condamne les dernières attaques xénophobes qui ont poussé 3.000 immigrants, dont des réfugiés et des requérants d'asile du Zimbabwe» à abandonner leur «baraques» dans le township rural, a relevé le porte-parole du HCR à Genève, Andrej Mahecic.

«Nous nous sommes déplacés rapidement pour venir en aide aux déplacés», a-t-il ajouté.

Le dernier bilan établi par la police sud-africaine en milieu de semaine mentionnait le chiffre de 1.500 immigrants qui avaient fui les violences.

Mardi, des Sud-Africains ont attaqué les camions transportant les immigrés vers les vignobles où ils sont employés près de De Doorns, à 140 kilomètres au nord-est du Cap, où vivent également 13.000 Sud-africains, selon l'ONU.

Craignant une répétition des attaques xénophobes de mai 2008 qui avaient fait plus de 60 morts et contraint des centaines de milliers d'étrangers à se réfugier dans des camps, les Zimbabwéens ont préféré quitter leurs baraques dans le township, selon les autorités locales.

Les immigrants qui ont fui les attaques «résident actuellement dans des terrains de sport et dans un centre communautaire à De Doorns, et dorment dans trois tentes collective mises à disposition par le gouvernement», a indiqué M. Mahecic.

«Chaque tente abrite 1.000 personnes», a précisé le porte-parole de l'organisation onusienne, qui a spécifié que la plupart de ces immigrants étaient des hommes.

Des millions de Zimbabwéens ont fui leur pays pour tenter leur chance en Afrique du Sud voisine, première économie du continent, poussés par l'effondrement de l'économie et la crise politique sans précédent qui a éclaté au Zimbabwe en 2008.