Les Mauritaniens sont appelés aux urnes samedi pour élire leur président parmi neuf candidats, à l'occasion d'un scrutin censé mettre un terme à la grave crise née du coup d'État militaire du 6 août 2008.

Les opérations de vote doivent débuter à 07H00 (03H00 HAE) pour s'achever à 19H00 dans ce pays largement désertique, trait d'union entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne.

Neuf candidats sont en lice pour briguer les suffrages de plus de 1,2 million d'électeurs, répartis dans plus de 2500 bureaux de votes éparpillés sur un territoire deux fois plus vaste que la France.

Parmi les favoris figure l'ex-chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a démissionné en avril du pouvoir et de l'armée pour se porter candidat à la magistrature suprême, se présentant comme le «candidat des pauvres» et prônant un «changement constructif».

Les principaux opposants à la junte sont également dans la course mais en ordre dispersé: Ahmed Ould Daddah, chef du principal parti d'opposition et Messaoud Ould Boulkheir, candidat du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) opposé au putsch du 6 août.

Autre favori: le colonel Ely Ould Mohamed Vall, auteur d'un coup d'État en 2005 avant de rendre le pouvoir aux civils deux ans plus tard au terme d'une «transition», souvent saluée comme exemplaire.

Quelques heures avant le début du vote, un échange de tirs a eu lieu vendredi soir à Nouakchott entre des policiers et des «hommes en armes», faisant un blessé parmi les «hommes en armes», selon des sources sécuritaires.

Selon des témoins, un «homme en armes» a été arrêté, un autre a fui a bord d'un véhicule et un troisième a été blessé par balles et menace de faire exploser une ceinture d'explosifs qu'il a autour du corps.

L'homme blessé est allongé dans une rue du quartier de Ksar, au centre de la capitale, et est encerclé par les forces de sécurité, a constaté vendredi soir le correspondant de l'AFP.

Selon une source sécuritaire, il pourrait s'agir d'un groupe de combattants islamistes, qui était surveillé par la police.

Dans ce même quartier de Ksar, le 23 juin, un ressortissant américain, Christopher Leggett, 48 ans, avait été tué en plein jour de plusieurs balles dans la tête. L'assassinat a été revendiqué par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi).