Le second tour de l'élection présidentielle en Guinée-Bissau, initialement prévu le 2 août, aura lieu le 26 juillet pour notamment éviter une abstention importante à cause des travaux agricoles, a annoncé dimanche la Commission nationale électorale (CNE).

«Après une réunion de la direction (de la CNE) élargie à la Cour suprême, le deuxième tour de la présidentielle est fixé au 26 juillet», indique un communiqué de la CNE parvenu dimanche à l'AFP.

«Nous sommes en hivernage et la plupart des électeurs sont des paysans. C'est un des facteurs qui a le plus pesé sur la prise de cette décision» fixant le second tour au 26 juillet, après un premier tour organisé le 28 juin, a expliqué le président de la Commission Desejado Lima Da Costa, joint dimanche par l'AFP.

Selon lui, le taux d'abstention, qui était de 40% au premier tour, risque d'être plus important si les paysans vont aux champs le jour du scrutin, dans ce pays d'Afrique de l'ouest essentiellement rural.

La date a été fixée au 26 juillet pour éviter que les producteurs ne soient le 2 août à un stade avancé de travaux agricoles susceptible de les faire délaisser le vote au profit de leurs champs.

Le taux de participation au premier tour était tombé à 60%, le plus bas jamais enregistré en Guinée-Bissau, contre 82% aux législatives de décembre dernier et 79% à la dernière présidentielle de 2005.

En outre, «on est revenu sur la date initiale du 2 août parce qu'il n'y a pas eu de recours déposé par les différents candidats ou leur parti comme on s'y attendait», a dit à l'AFP Desejado Lima Da Costa.

«Tous les partis ont accepté les résultats provisoires proclamés», a-t-il précisé.

Ce second tour doit opposer deux ex-chefs d'État: Malam Bacaï Sanha, du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, ex-parti unique, au pouvoir), arrivé en tête avec 39,59% des voix au premier tour, et Kumba Yala, du Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition, 29,42%).

La date du début de la campagne électorale pour ce second tour n'a pas encore été fixée.

L'élection présidentielle intervient dans un contexte de tensions. Début mars, le président Joao Bernardo a été sauvagement tué par des militaires, quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major de l'armée, le général Batista Tagmé Na Waïe, dans un attentat à la bombe à Bissau.

Le 5 juin, l'ex-ministre de l'Administration territoriale et candidat à la présidentielle, Baciro Dabo et l'ex-ministre de la Défense, Helder Proença, ont été tués par des militaires qui les soupçonnaient de préparer un coup d'État.

La Guinée-Bissau, pays pauvre d'Afrique de l'ouest, a connu au cours de ces dernières une instabilité politique et militaire récurrente.