Le Maroc a accusé le Front Polisario d'avoir commis vendredi des «actes provocateurs irresponsables» dans un secteur du Sahara occidental qu'il qualifie de «zone militaire interdite» et saisi le Conseil de sécurité de l'ONU.

«Quelque 1 400 personnes -dont des étrangers, armés et encadrés par le Polisario, munis d'armes individuelles et de détecteurs de mines-», sont «entrées dans la zone interdite près de Mahbès, en violation flagrante des accords militaires conclus sous les auspices des Nations unies», a indiqué le ministère marocain de l'Intérieur dans un communiqué.

La localité de Mahbès est située à l'est du mur de défense (nord/sud) que le Maroc avait contruit au Sahara occidental dans les années 1980 pour mettre fin aux attaques du Polisario.

Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, a été annexé par Rabat en 1975. Le Polisario réclame l'indépendance du territoire alors que le Maroc propose une large autonomie sous sa souveraineté.

Dans une déclaration à l'agence marocaine MAP, le ministre des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri a affirmé avoir saisi vendredi le président du Conseil de sécurité de l'ONU pour dénoncer cette «violation flagrante, grave et supplémentaire du cessez-le-feu établi depuis 1991» (...), une «opération menée directement à partir du territoire algérien».

Le respect des accords militaires est supervisé par la MINURSO (Mission des Nations unies au Sahara occidental) depuis la conclusion du cessez-le-feu entre les deux parties en 1991.

La région de Mahbès, située près de l'Algérie, est parfois qualifiée de «zone libérée» par le Polisario.

«Plusieurs coups de feu ont été tirés en l'air (par les membres du Polisario à Mahbès) et des fils barbelés enlevés», a précisé le ministère marocain de l'Intérieur.

«Les 1 400 personnes sont entrées à bord de 90 jeeps, 10 camions et autres véhicules», a poursuivi le ministère, ajoutant qu'une «mine a explosé, faisant des blessés parmi les auteurs de cette grave violation».

Le Front Polisario «montre une fois de plus son intransigeance en recourant à des actes graves et inadmissibles, qui rentrent dans le cadre de l'escalade qu'il cherche vainement à imposer depuis qu'il a constaté l'accueil favorable réservé par la communauté internationale à l'initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara», poursuit le communiqué du ministère de l'Intérieur.

Le Maroc rappelle qu'il «ne se laissera pas intimider par de tels agissements, et défendra par tous les moyens qu'il jugera appropriés son intégrité territoriale».

«Le Maroc attire l'attention de la communauté internationale sur la gravité de tels actes, les véritables intentions de ceux qui y ont recours» ainsi que sur «la responsabilité de l'Algérie qui permet leur perpétration», conclut le texte.