La rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a nié mardi être responsable de la mort de 400 civils dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), et accusé les armées ougandaise, du Sud-Soudan et de RDC d'avoir «bombardé» ces civils.

«Comment (l'ONG) Caritas peut dire que nous avons commis des massacres là où les trois puissances d'Ouganda, de RDC et du (Sud)-Soudan sont présentes? Comment se fait-il que ces puissances, qui disposent d'armes lourdes et sophistiquées, autorisent la LRA à tuer des civils?», s'est interrogé le vice-président de la délégation de la LRA aux négociations de paix, Justin Labeja, joint par l'AFP depuis Kampala. «La LRA n'a jamais fait de mal à personne. Ce sont ces puissances (Ouganda, Sud-Soudan, RDC) qui tuent les civils et accusent ensuite la LRA. Les bombes qu'ils lâchent, est-ce qu'ils les lâchent sur des arbres ou sur les populations?», a lancé M. Labeja, considéré comme un très proche du chef de la LRA Joseph Kony.

La LRA a tué plus de 400 civils dans le nord-est de la RDC pendant et après les fêtes de Noël, a annoncé mardi à Kinshasa l'ONG catholique Caritas. L'ONU a de son côté accusé lundi la LRA d'avoir tué 189 civils dans la même région.

Selon la Mission de l'ONU au Congo (Monuc), les rebelles de la LRA se sont rendus coupables de ces exactions depuis le lancement le 14 décembre d'une opération militaire conjointe dirigée contre eux. Menée par les armées de la RDC, de l'Ouganda et du Sud-Soudan, cette offensive a été initiée après le refus répété de Kony de signer un accord de paix avec Kampala.

«Où était le gouvernement de RDC qui est censé protéger sa population?», s'est encore interrogé le porte-parole rebelle. «Nous sommes en RDC depuis plus de deux ans. Le gouvernement congolais savait où nous étions; comment se fait-il qu'il ne nous a pas accusé de tuer des gens?», a-t-il martelé.