Le président zimbabwéen Robert Mugabe entend former un gouvernement probablement cette semaine ou la semaine prochaine malgré le refus du chef de l'opposition Morgan Tsvangirai de partager le ministère de l'Intérieur, a rapporté mardi le journal d'État The Herald.

Les dirigeants d'Afrique australe ont proposé dimanche au parti au pouvoir et à l'opposition de former immédiatement un gouvernement d'union et de partager le portefeuille de l'Intérieur.

Cette proposition devrait être appliquée «peut-être cette semaine, peut-être la semaine prochaine. Dans tous les cas, le plus vite possible», a déclaré le président Mugabe au journal d'État.

M. Tsvangirai avait pourtant rejeté lundi les «recommandations» de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), réunie en sommet extraordinaire dimanche à Johannesburg. Elles ne tiennent pas compte, selon lui, de ses requêtes pour un partage équilibré du pouvoir.

«La SADC a été très convaincante cette fois», a indiqué au Herald le plus vieux chef d'État africain.

«Bien sûr, ils ne peuvent obliger un pays à appliquer leurs décisions et en fin de compte, il revient aux Zimbabwéens d'adopter les recommandations», a poursuivi M. Mugabe, qui «espère» que l'opposition va le rejoindre.

The Herald a appelé le chef de l'État à former un gouvernement «maintenant» et a accusé M. Tsvangirai de retarder la mise en place de l'accord sur un partage du pouvoir, signé le 15 septembre.

Cet accord, qui prévoit que le président Mugabe reste au pouvoir et M. Tsvangirai devienne premier ministre, est resté lettre morte faute d'entente sur la répartition des ministères clés.