Le chef de l'opposition en Zambie, Michael Sata, a de nouveau refusé de concéder la défaite à l'élection présidentielle du 30 octobre, dans un entretien au quotidien indépendant The Post paru mardi.

Le candidat du parti au pouvoir Rupiah Banda, qui a emporté le scrutin avec une marge très étroite, selon les résultats officiels, «a volé ma victoire», affirme le populiste Sata dans cette interview. «C'est indécent», lance-t-il.Lundi, le Front patriotique (PF) de M. Sata a déposé un recours devant la Commission électorale pour demander un nouveau dépouillement des bulletins dans 78 des 150 circonscriptions du pays.

Seules 35 000 voix séparent les deux hommes. Le PF, qui mise sur la frustration de la masse des laissés pour compte de la croissance, a consolidé son soutien électoral jusque dans des circonscriptions jusque-là acquises au pouvoir.

Dès le lendemain du scrutin, le parti dénonçait des fraudes. Les observateurs africains ont qualifié dimanche l'élection et le processus de dépouillement de «transparents».

«Le commandant en chef de l'armée a intimidé les gens», affirme M. Sata dans le Post. «Banda avait annoncé sa victoire un mois avant, ils savaient qu'ils avaient arrangé l'élection», ajoute-t-il.

M. Banda, candidat du Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD, au pouvoir depuis l'instauration du multipartisme en 1991), a été investi dimanche, deux heures après la publication des résultats définitifs.

Les Zambiens étaient convoqués aux urnes pour désigner le successeur de Levy Mwanawasa, décédé en août d'une attaque cérébrale. M. Banda doit poursuivre le mandat de ce dernier jusqu'en 2011.

Il est confronté à la frustration des pauvres, qui constituent selon la Banque mondiale 64% de la population en dépit de la croissance soutenue enregistrée ces sept dernières années par le premier producteur de cuivre d'Afrique.