La presse d'Etat du Zimbabwe a accusé vendredi l'opposition de bloquer les discussions sur le futur gouvernement d'union en tentant de rouvrir des dossiers déjà réglés, ce que le parti de Morgan Tsvangirai a vigoureusement nié.

«Les discussions sur le gouvernement se heurtent à un mur de briques», écrit le quotidien d'Etat The Herald, considéré comme la voix officielle du régime du président Robert Mugabe.

Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) «négocie avec mauvaise foi» et tente de «rouvrir tous les sujets sur lesquels il y déjà eu un accord», poursuit le journal en citant des sources anonymes proches des pourparlers.

Reprenant la rhétorique antioccidentale du président, le journal accuse Morgan Tsvangirai d'être soumis à «des pressions des Etats-Unis et de l'Angleterre pour créer délibérément un blocage de manière à dessaisir Thabo Mbeki de la médiation et la confier à l'Union africaine et aux Nations unies.»

«Nous n'avons pas changé de position, nous sommes cohérents dans nos demandes», a réagi Nelson Chamisa, porte-parole du MDC. «Notre position a toujours été d'obtenir une répartition équitable des ministères.»

«Nous voulons des responsabilités avec de l'autorité, nous ne ferons pas de compromis là-dessus», a-t-il poursuivi, en accusant le parti au pouvoir de «parler en blanc mais d'agir en noir.»

MM. Mugabe et Tsvangirai ont signé le 15 septembre un accord de partage du pouvoir, prévoyant que le premier reste chef de l'Etat et le second devienne Premier ministre.

Mais ils n'ont jamais réussi à s'entendre sur la composition de leur gouvernement d'union et le président a fini par attribuer samedi les principaux portefeuilles à son parti, ce qui a provoqué la colère du MDC.

Pour tenter de sauver l'accord, des négociations se sont engagées mardi avec l'aide de l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki. Elles n'ont pour l'instant pas abouti et doivent reprendre vendredi à 11H30 (09H30 GMT).