(Washington) Les États-Unis ne sont « pas favorables » à une enquête pénale contre des responsables israéliens à propos du conflit à Gaza, au moment où ces derniers s’inquiètent de possibles mandat d’arrêts contre eux, a dit lundi la porte-parole de la Maison-Blanche.

« Nous pensons que [la Cour pénale internationale] n’est pas compétente » en la matière, a ajouté Karine Jean-Pierre.

« Nous avons toujours été clairs en ce qui concerne l’enquête » menée par l’institution de La Haye, a souligné la porte-parole à propos de cette Cour.

Ni les États-Unis ni Israël ne sont membres de la Cour, mais l’Autorité palestinienne y a adhéré en 2015.

Selon le site internet Axios, Benyamin Nétanyahou a demandé dimanche au président américain Joe Biden, lors d’une conversation téléphonique, de l’aider à empêcher des mandats d’arrêt, qui pourraient viser le premier ministre israélien lui-même ainsi que le ministre de la Défense et le chef d’état-major.

Karine Jean-Pierre n’a pas commenté le contenu de la conversation des deux dirigeants, affirmant qu’elle avait surtout porté sur les négociations en cours sur un cessez-le-feu et une libération des otages détenus à Gaza.

Le 26 avril, Benyamin Nétanyahou avait écrit sur le réseau social X que « la menace d’arrêter des militaires et des responsables de la seule démocratie du Moyen-Orient et du seul État juif du monde était scandaleuse », et créerait un « dangereux précédent. »

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a lui dit pendant le week-end que son pays ne « se laisserait pas intimider ».

« Si des mandats d’arrêt sont émis, cela pénalisera les commandants et les soldats de l’armée israélienne, et cela encouragera l’organisation terroriste Hamas et l’axe de l’islam radical emmené par l’Iran, contre lesquels nous nous battons », a-t-il affirmé.

La CPI avait ouvert en 2021 une enquête à la fois sur Israël et sur le Hamas ainsi que d’autres groupes armés palestiniens, pour de possibles crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens.

Le procureur de la Cour, Karim Khan, a indiqué que cette enquête s’étendait également aux hostilités déclenchées le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, suite à laquelle Israël a lancé une vaste opération militaire dans la bande de Gaza.

La Cour elle-même n’a fait jusqu’ici aucun commentaire sur l’éventuelle publication de mandats d’arrêt.

La Cour pénale internationale, qui fonctionne depuis 2002, est chargée de poursuivre et juger les individus coupables de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Elle avait par exemple émis en mars 2023 un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, accusé de crimes de guerre en Ukraine.