(Nations unies) Le secrétaire général de l’ONU va organiser les 1er et 2 mai à Doha une réunion internationale sur l’Afghanistan pour « clarifier les attentes » dans un certain nombre de dossiers, a indiqué mercredi son porte-parole.

« Il y aura une réunion à Doha les 1er et 2 mai, organisée par le secrétaire général avec des envoyés spéciaux sur l’Afghanistan de divers pays », a déclaré Stéphane Dujarric à la presse, alors que la mission de l’ONU en Afghanistan (Manua) a lancé une évaluation de son fonctionnement après l’interdiction faite aux Afghanes de travailler pour l’ONU.

Le but de la réunion est « de redynamiser l’engagement international autour d’objectifs communs vers un chemin durable concernant la situation en Afghanistan », a-t-il ajouté.

« Comme l’a dit le secrétaire général, c’est une priorité de faire avancer une approche basée sur le pragmatisme et les principes », a-t-il encore indiqué, espérant que de telles discussions à huis clos puissent permettre de « contribuer à un consensus plus uni concernant les défis à venir ».

Interrogé sur la présence de représentants des talibans à cette réunion, il a répondu qu’« à ce stade, la rencontre réunira des représentants de divers pays ayant en charge le portefeuille de l’Afghanistan ».

Ces déclarations interviennent après des propos tenus lundi à l’université de Princeton par la secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina Mohammed.

Elle avait en particulier évoqué la possibilité de discussions et de « petits pas » vers une éventuelle « reconnaissance de principe » des talibans, tout en mettant en avant des « conditions ». « Cette discussion doit avoir lieu. Certains pensent que cela ne doit jamais arriver, d’autres disent que ça doit arriver », avait-elle ajouté.  

« Les talibans veulent être reconnus […] C’est notre levier ».

« En aucun cas elle n’a voulu dire que quiconque à part les États membres n’a l’autorité de reconnaître » les talibans, a insisté mercredi Stéphane Dujarric.  

En décembre, l’Assemblée générale de l’ONU avait approuvé le rapport de comité responsable des accréditations des ambassadeurs qui reporte depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021 toute décision sur leur demande d’accréditer un ambassadeur les représentant à l’ONU.

La secrétaire générale adjointe, très impliquée sur ce dossier, a « réaffirmé le besoin pour la communauté internationale de trouver une approche coordonnée sur l’Afghanistan », a noté Stéphane Dujarric.

« Cela inclut trouver un terrain d’entente sur une vision à plus long terme pour le pays et envoyer un message uni aux autorités de facto sur l’impératif d’assurer aux femmes leur place légitime dans la société afghane », a-t-il ajouté.

Les Nations unies ont annoncé le 4 avril que les talibans interdisaient désormais à leurs employées afghanes, jusqu’ici épargnées par ce type de mesures appliquées aux ONG, de travailler avec l’organisation dans tout le pays.

Depuis cette annonce, la Manua a lancé un examen du fonctionnement des opérations de l’ONU dans le pays, qui doit durer jusqu’au 5 mai.