(Téhéran) L’Iran a indiqué dimanche que tout était « prêt » pour mener à bien un échange de prisonniers avec les États-Unis, qui ont rejeté cette déclaration comme « un autre mensonge cruel ».

« Au cours des derniers jours, nous sommes parvenus à un accord sur un échange de prisonniers entre l’Iran et les États-Unis. Si tout se passe bien côté américain, je pense que nous pourrons y assister dans un proche avenir », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian durant un entretien télévisé.

« Pour nous, tout est prêt. La partie américaine travaille à ses derniers préparatifs techniques », a-t-il ajouté.  

Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a rejeté la déclaration iranienne comme « un autre mensonge particulièrement cruel qui ne fait qu’ajouter à la souffrance des familles » des détenus.

« Nous travaillons sans relâche pour obtenir la libération des trois Américains détenus à tort en Iran », a-t-il indiqué.

« Nous ne nous arrêterons pas tant qu’ils n’auront pas retrouvé leurs proches », a-t-il ajouté.

Au moins trois Irano-Américains sont détenus en Iran, dont l’homme d’affaires Siamak Namazi, qui a donné un entretien inédit à CNN depuis sa cellule de la prison d’Evine à Téhéran.

De son côté, l’autorité judiciaire iranienne avait fait état en août de la détention « de dizaines » de ressortissants iraniens aux États-Unis, dont Reza Sarhangpour et Kambiz Attar Kashani, accusés d’avoir « détourné les sanctions américaines » prises contre Téhéran.

Les deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques, un accord sur l’échange a été « signé et approuvé indirectement » entre les Iraniens et les Américains en mars 2022, a précisé M. Amir-Abdollahian, en le qualifiant de « purement humanitaire ».  

Dans l’entretien à CNN diffusé le 9 mars, Siamak Namazi a appelé le président Joe Biden à « mettre la liberté d’innocents Américains au-dessus de la politique » en favorisant leur libération.

Cet homme d’affaires a été arrêté en octobre 2015 et condamné à dix ans de prison pour espionnage. Condamné à la même peine, son père Mohammad Baquer Namazi, 85 ans, a été dispensé en 2020 d’exécuter sa peine et a pu quitter l’Iran en octobre 2022.

Parmi les autres prisonniers figurent l’investisseur irano-américain Emad Sharqi, condamné à dix ans de prison pour espionnage selon des médias iraniens, et Morad Tahbaz, un Irano-Américain ayant également la nationalité britannique, arrêté en janvier 2018 et condamné à dix ans de prison pour « conspiration avec l’Amérique ».

Au moins 16 détenteurs de passeports occidentaux, dont six Français, sont détenus en Iran.

Téhéran refuse de reconnaître la double nationalité et a annoncé en janvier l’exécution de l’Irano-Britannique Alireza Akbari, accusé d’espionnage pour le Royaume-Uni, ce qu’il avait toujours nié.