(Washington) Les États-Unis prévoient d’accroître nettement le nombre de militaires américains envoyés régulièrement à Taïwan pour former les forces taïwanaises, a rapporté jeudi le Wall Street Journal, citant des responsables américains anonymes.

L’armée américaine va envoyer dans les prochains mois entre 100 et 200 soldats sur l’île pour des sessions de formation aux armements américains et des manœuvres, alors qu’ils ne sont qu’une trentaine actuellement, a précisé le quotidien.

La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a annoncé mardi, à l’issue d’une rencontre avec des parlementaires américains, que l’île allait renforcer ses liens militaires avec les États-Unis pour freiner « l’expansionnisme autoritaire ».  

Elle a souligné que « Taïwan coopérerait encore plus activement avec les États-Unis et d’autres partenaires démocratiques pour faire face à des défis internationaux comme l’expansionnisme autoritaire et le changement climatique ».  

La présidente taïwanaise n’avait pas précisé ce que comprendraient ces futurs échanges, mais elle avait souligné qu’il était temps « d’explorer plus de possibilités de coopération » entre l’île et les États-Unis.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, avait réagi en accusant le Parti démocratique progressiste (PDP) au pouvoir à Taïwan de « provocations en faveur de l’indépendance » de l’île.

Les tensions entre les États-Unis et la Chine se sont encore accrues après la destruction par l’armée américaine d’un ballon chinois début février au-dessus du territoire américain, présenté par Washington comme un engin-espion et par Pékin comme un aérostat civil.

La Chine estime que Taïwan, peuplée de 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Washington reconnaît le gouvernement communiste de Pékin (la « République populaire de Chine ») comme le seul représentant légitime de la Chine, tout en étant le principal soutien de Taipei (la « République de Chine »).