(Davos) L’ex-vice-président américain et militant écologiste Al Gore s’est dit « en accord » avec le combat de la militante Greta Thunberg contre l’extension d’une mine de charbon en Allemagne, dans une intervention virulente à Davos mercredi s’en prenant aussi à la Banque mondiale et aux Émirats arabes unis.

La militante suédoise pour le climat et d’autres manifestants ont passé quelques heures en garde à vue mardi après avoir protesté contre ce projet minier dans l’ouest de l’Allemagne, selon une source policière.

« Je suis en accord avec ses efforts visant à arrêter cette mine de charbon », a déclaré le prix Nobel à l’occasion d’une table ronde dans la station de ski suisse, ajoutant que les militants écologistes désespèrent du manque d’ambition des dirigeants politiques pour s’attaquer au réchauffement climatique.  

« Nous ne sommes pas en train de gagner » le combat pour le climat, a estimé l’ancien dirigeant américain et les émissions augmentent encore malgré « toutes les promesses faites ces dernières années pour les réduire ».

« Ils regardent la Banque mondiale et se disent “vous avez un négationniste du climat à la tête de la Banque mondiale”, alors pourquoi êtes-vous surpris qu’elle échoue totalement » lorsqu’il s’agit pour elle de « faire son travail », a-t-il lancé.  

PHOTO FABRICE COFFRINI, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Nous ne sommes pas en train de gagner » le combat pour le climat, a estimé Al Gore, et les émissions augmentent encore malgré « toutes les promesses faites ces dernières années pour les réduire ».

« Tout le monde sait que la Banque mondiale échoue gravement », a-t-il encore lâché.

Nommé par Donald Trump lorsqu’il était à la Maison-Blanche, l’actuel président de la Banque mondiale, David Malpass, a été l’objet de nombreuses critiques sur les engagements de l’institution en faveur du climat.

Al Gore a aussi souligné la difficulté pour les militants de la cause du climat à comprendre pourquoi le patron de la compagnie nationale du pétrole des Émirats arabes unis a été nommé président de la COP28.

« Il ne s’agit pas de savoir si c’est quelqu’un de gentil ou d’intelligent, l’apparent conflit d’intérêts sape la confiance à l’heure où les militants en viennent à se dire que les personnes qui ont le pouvoir ne font pas leur travail », a dit M. Gore.