(Bucarest) Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a affirmé mercredi que l’Alliance était « lucide » face au défi posé par la Chine, après une discussion des ministres des Affaires étrangères sur l’essor militaire du pays.

Ces dernières années, l’alliance militaire s’est préoccupée de plus en plus de la montée en puissance de Pékin, les États-Unis exhortant leurs alliés européens à prendre en compte cette menace potentielle.

Lors d’un sommet en juin, les dirigeants de l’OTAN avaient pour la première fois évoqué les « défis systémiques » posés par la Chine et ses liens plus étroits avec la Russie.

« Les défis auxquels nous sommes confrontés sont mondiaux, et nous devons les relever ensemble au sein de l’OTAN », a déclaré M. Stoltenberg mercredi, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance à Bucarest.

« Nous ne considérons pas la Chine comme un adversaire. Nous continuerons à dialoguer avec la Chine lorsque cela est dans notre intérêt, notamment pour transmettre notre position unie sur la guerre illégale de la Russie en Ukraine », a-t-il ajouté. « Nous restons lucides », a-t-il poursuivi, évoquant les défis posés par le géant asiatique.

Il a précisé que les ministres avaient discuté des « développements militaires ambitieux de Pékin, de ses avancées technologiques et de ses activités cyber et hybrides croissantes ».

Le contrôle par la Chine d’infrastructures critiques dans les pays de l’OTAN et la possibilité que les alliés deviennent dépendants de Pékin pour des matières premières et des technologies stratégiques suscitent une inquiétude croissante.

« Nous continuerons bien sûr à commercer et à nous engager économiquement avec la Chine », a déclaré M. Stoltenberg. « Mais nous devons être conscients des dépendances, réduire nos vulnérabilités et gérer les risques », a-t-il souligné.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré pour sa part qu’il y avait une « convergence croissante » avec les alliés européens sur le sujet.

« Nous ne cherchons pas le conflit avec la Chine. Au contraire, nous voulons l’éviter. Nous ne voulons pas d’une nouvelle guerre froide. Nous ne cherchons pas à découpler nos économies », a-t-il affirmé.  

« Nous cherchons simplement à être lucides sur certains des défis que pose la Chine », a-t-il dit.

La Chine n’a pas condamné l’opération militaire russe en Ukraine, mais elle a jusqu’ici refusé de fournir des armes à Moscou.