(Phnom Penh) Les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud ont promis dimanche une réponse « forte et ferme » en cas d’essai nucléaire nord-coréen, le premier depuis 2017, une hypothèse revenue dans l’actualité après une série record d’essais d’armements de Pyongyang.

Les dirigeants des trois pays ont publié un communiqué commun à l’issue de leur rencontre trilatérale à Phnom Penh, le président américain Joe Biden s’engageant à déployer « tout l’éventail des capacités, même nucléaires » pour défendre ses alliés.

Joe Biden, le premier ministre japonais Fumio Kishida, et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui se sont rencontrés en marge du sommet de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est à Phnom Penh, « réaffirment qu’un test nucléaire de la Corée du Nord sera suivi par une réponse forte et ferme de la communauté internationale. »

Le président Biden a rencontré les dirigeants japonais et sud-coréen à la veille d’une rencontre cruciale avec le président chinois Xi Jinping, auquel il devrait demander d’exercer son influence sur le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un afin de le réfréner.

Les trois pays « vont travailler ensemble pour renforcer leur force de dissuasion », est-il écrit.

« Le président Biden a réaffirmé que l’engagement des États-Unis à défendre le Japon et la République de Corée (nom officiel de la Corée du Sud, NDLR) était sans faille et soutenu par un vaste éventail de capacités, y compris nucléaire », selon le communiqué.

Le rapprochement entre les trois pays, « à un niveau sans précédent », survient après que la Corée du Nord a procédé début novembre à une rafale de lancements dont celui d’un missile balistique qui est tombé près des eaux territoriales de la Corée du Sud.

Un autre missile balistique nord-coréen a survolé le Japon en octobre.

Pyongyang a justifié ses actions par l’attitude « agressive et provocante » de Séoul et Washington, qui opéraient au même moment les plus grandes manœuvres militaires aériennes jamais réalisées jusque-là entre eux.

Séoul et Washington avertissent depuis des mois que Pyongyang est prêt à procéder à un nouvel essai nucléaire à tout moment, qui serait le septième de son histoire.

Le communiqué commun souligne que « la voie vers le dialogue demeure ouverte », appelant la Corée du Nord à revenir à la table des négociations.

Rencontre Biden-Xi

Joe Biden doit rencontrer lundi à Bali, en marge du G20, son homologue chinois Xi Jinping, avec notamment l’intention de lui demander de dissuader Pyongyang d’aller plus loin.

La Chine est le principal allié de Pyongyang et les responsables américains affirment que, si M. Biden ne posera pas d’exigences, il préviendra M. Xi que la poursuite du programme de missiles et du nucléaire signifierait que les États-Unis renforceront leur présence militaire dans la région, ce à quoi Pékin s’oppose farouchement.

Kim Jong-un a rencontré à trois reprises le prédécesseur du président Biden Donald Trump mais aucun accord durable n’a pu être conclu.

Les responsables américains assurent que la Corée du Nord ne s’est en rien montrée intéressée par des pourparlers et en privé certains estiment qu’elle pourrait être actuellement dans l’une de ses phases périodiques d’escalade et que la seule solution était d’attendre.

Dans leur communiqué commun, intitulé « déclaration de Phnom Penh », les trois dirigeants se sont engagés à œuvrer ensemble pour renforcer leur force de dissuasion.

« Les dirigeants comptent partager les données sur les lancements de missiles de la Corée du Nord en temps réel afin d’améliorer la capacité de chaque pays à détecter et à évaluer la menace représentée par les missiles en approche », selon la déclaration.

« La Corée du Nord représente une menace non seulement pour les États-Unis, non seulement pour (la Corée du Sud) et le Japon mais aussi pour la paix et la stabilité dans toute la région », a déclaré à la presse le conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan.