Une vague de chaleur bouleverse de nombreuses régions de la planète. Alors que le mercure grimpe au-dessus des 35 °C, des pays s’enflamment et craignent pour l’approvisionnement en eau.

Chine

Un record de chaleur de 1873 a été battu mercredi à Shanghai. La température s’est élevée à 40,9 °C dans la métropole chinoise. On prévoit également que la température atteindra 42 °C dans certaines régions de la Chine.

La vague de chaleur qui frappe le pays se fait ressentir depuis déjà plusieurs jours. D’ailleurs, des membres du personnel médical d’un hôpital du comté de Suixi, dans le Guangdong, ont été photographiés avec des friandises glacées attachées à leur uniforme pour se rafraîchir lorsqu’ils remettaient des tests de dépistage de la COVID-19 à l’extérieur. La photo est devenue virale sur Weibo, le Twitter chinois.

PHOTO D’UN INTERNAUTE TIRÉE DE WEIBO

Des membres du personnel médical d’un hôpital du comté de Suixi se rafraîchissent avec des friandises glacées attachées à leur uniforme.

Les canicules mortelles ne sont pas nouvelles en Chine. En 2019, le pays enregistrait 26 800 décès liés aux vagues de chaleur. Il s’agit d’une valeur quatre fois plus élevée qu’en 1990, indique une étude de la revue scientifique britannique The Lancet.

France

La France traverse à l’heure actuelle une deuxième vague de chaleur en moins d’un mois. Déjà 2700 hectares de forêts avaient brûlé mercredi à la suite de deux incendies importants qui ont frappé le sud-ouest de l’Hexagone. L’un a forcé plus de 6000 campeurs à évacuer le secteur du bassin d’Arcachon et a dévoré 1200 hectares de végétation.

Ces temps chauds inhabituels rappellent la canicule de 2003, qui a causé 15 000 morts. La vague de chaleur ne semble pas tirer à sa fin, alors qu’on prévoit encore des chaleurs extrêmes la semaine prochaine. Ces chaleurs, de plus en plus fréquentes, portent à croire qu’une température de 35 °C deviendra la norme en été, indique Météo-France.

En date du 8 juillet, 68 départements français étaient soumis à des restrictions de consommation d’eau en raison du climat sec et très chaud.

Portugal

PHOTO ARMANDO FRANCA, ASSOCIATED PRESS

Incendie de forêt dans la commune de Leiria

Le Portugal était envahi par les flammes la semaine dernière. Plus de 3000 hectares de végétation ont brûlé. Attisés par des vents forts et une chaleur accablante, les incendies ont menacé récemment plus de 600 personnes, selon André Fernandes, commandant de la Protection civile, cité par l’Agence France-Presse (AFP).

Les communes de Leiria, Pombal et Ourém, à une centaine de kilomètres de Lisbonne, étaient fortement touchées par les incendies mercredi matin. Des avions-citernes ont été déployés pour aider plus de 1300 pompiers à maîtriser les incendies.

« On aurait dit la fin du monde », a raconté à l’AFP Adelino Rodrigues, un agriculteur de Leiria qui craint de perdre ses cinq hectares de vignes. « Une vie entière à travailler pour ça, c’est désolant. Je ne trouve pas les mots. »

La masse d’air chaud et sec en provenance de l’Afrique augmente les risques de chaleur extrême et d’incendies au Portugal. On annonce jeudi 46 °C dans la région d’Alentejo, dans le centre du pays.

Le pays voisin n’échappe pas à cette vague de chaleur. L’Espagne est en état d’alerte alors qu’on a enregistré des températures allant jusqu’à 45 °C dans certaines régions. Les réservoirs d’eau sont remplis à moins de 50 % de leur capacité totale, faute de précipitations et de températures fraîches.

Mexique

PHOTO ALFREDO ESTRELLA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le barrage Miguel Gomez (connu comme La Boca) dans la municipalité de Santiago, au Nuevo León

Il ne pleut presque plus depuis 15 mois à Monterrey, capitale du Nuevo León, au Mexique. Il n’y est tombé aucune goutte depuis près de deux mois dans certains quartiers.

Deux des trois barrages qui alimentent la ville sont à sec. Les résidants ont accès à l’eau seulement quelques heures par jour avec des températures qui frôlent les 40 °C le matin. Le troisième barrage fonctionnait à 44 % de sa capacité à la fin du mois de juin, souligne le Système d’information national de l’eau.

Des agriculteurs ont cessé certaines de leurs activités pour économiser l’eau. À la suite de négociations avec l’État, certains devront même puiser dans leur réserve d’eau, avec d’autres entreprises, pour fournir 37 % des besoins en eau de Monterrey, une ville de plus de 1 million d’habitants.

Le Québec épargné

Hormis la vague de chaleur qui a frappé le Québec en mai dernier, la province traverse un été plutôt calme. Les températures les plus chaudes approchent, mais on ne prévoit pas de longues périodes étouffantes d’ici la fin de l’été.

« Il ne peut pas faire chaud partout en même temps », souligne Simon Legault, météorologue pour Environnement Canada. Où il y a des masses d’air chaude, des masses d’air froide compensent ailleurs, ajoute-t-il.

Le mois de juin a d’ailleurs été le moins occupé pour la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) depuis les 40 dernières années en raison des précipitations plus abondantes, indique Josée Poitras, agente à la prévention et aux communications de la SOPFEU de Roberval.

Cette année, la SOPFEU a enregistré 280 incendies qui ont endommagé un total de 208,5 hectares. Depuis 10 ans, la moyenne s’élève à 324 incendies par année pour 18 674 hectares de superficie touchée, indique Josée Poitras.

Avec l’Agence France-Presse