(Washington) Les États-Unis redoutent que la Turquie mette à exécution sa menace de lancer une nouvelle offensive dans le nord de la Syrie malgré les avertissements américains pour l’en empêcher, a reconnu mercredi une diplomate américaine.

La secrétaire d’État adjointe pour le Moyen-Orient, Barbara Leaf, a réaffirmé lors d’une audition parlementaire la « profonde inquiétude » de son gouvernement face aux menaces du président turc Recep Tayyip Erdogan contre les combattants kurdes en Syrie.

« Nous avons accru nos contacts diplomatiques pour tenter de stopper cela », a-t-elle dit. « Nous menons des démarches absolument sans relâche auprès du gouvernement turc pour qu’il renonce à cette aventure inconsidérée », a-t-elle insisté.

Priée de dire si Ankara allait renoncer grâce à ces efforts américains, la responsable du département d’État a répondu : « Je vais être assez franche, je ne peux pas vous en donner l’assurance ».

Le chef de l’État turc a menacé à plusieurs reprises depuis fin mai de mener une nouvelle opération militaire contre deux localités du nord de la Syrie, visant des combattants kurdes qu’il qualifie de « terroristes » .

Parmi eux figurent les Unités de protection du peuple (YPG), qui furent soutenues par les États-Unis et la coalition internationale contre le groupe djihadiste État islamique (EI).

Washington a multiplié les mises en garde contre une telle offensive qui risque à ses yeux de déstabiliser la région et mettre en péril la lutte antidjihadiste.

Ce nouveau bras de fer illustre les tensions récurrentes entre les États-Unis et la Turquie, pourtant alliés au sein de l’OTAN, au moment où Ankara, par ailleurs, s’oppose à l’adhésion de la Finlande et la Suède à l’Alliance atlantique, soutenue par les autres membres de l’organisation.