(Londres) Partiellement alimentée par le variant Omicron, une flambée des éclosions de COVID-19 au Royaume-Uni a fait courir des ondes de choc à travers l’Europe jeudi, faisant craindre que l’imposition de nouvelles restrictions ne viennent encore une fois torpiller les festivités de Noël.

Même s’il en reste encore beaucoup à apprendre au sujet du variant Omicron, les experts préviennent qu’il semble à tout le moins plus contagieux que le variant Delta, qui exerçait déjà une pression sur le système de santé de plusieurs pays. Avec autant de questions sans réponses, les responsables se demandent avec quelle rapidité et avec quelle sévérité ils doivent restreindre de multiples activités, des voyages aux réunions familiales.

Après que le Royaume-Uni eut enregistré mercredi son nombre le plus élevé de nouvelles infections depuis le début de la pandémie, la France a resserré les règles d’entrée pour les voyageurs arrivant de ce pays.

Le médecin en chef du Royaume-Uni a demandé aux citoyens de limiter le nombre de gens qu’ils verront pendant les Fêtes, alors que se poursuit le débat sur les mesures qui devraient être adoptées pour endiguer le virus. Aux États-Unis, la Maison-Blanche maintient qu’un confinement n’est pas nécessaire, même si le variant Omicron semble y gagner du terrain.

Plus de 75 pays ont maintenant découvert le nouveau variant sur leur territoire. Au Royaume-Uni, où le nombre d’infections à Omicron double tous les deux ou trois jours, le variant devrait bientôt supplanter le variant Delta comme souche dominante au pays. Les dirigeants de l’Union européenne s’attendent à ce que le variant Omicron soit le variant dominant sur le territoire du bloc d’ici la mi-janvier.

En plus d’être apparemment plus contagieux, le variant Omicron causerait des symptômes moins graves et pourrait plus facilement échapper aux vaccins. Les experts préviennent toutefois qu’on manque de données pour juger avec certitude de la sévérité de la maladie qu’il cause.

De plus, si le variant Omicron est plus contagieux, un nombre plus élevé de cas rehaussera le risque global de cas plus sévères.

Des leaders européens étaient réunis jeudi à Bruxelles pour discuter de leur réponse à la menace. Certains pays ont toutefois annoncé des mesures avant même le sommet.

La France a dit qu’elle imposera des restrictions aux voyageurs arrivant du Royaume-Uni — qui ne fait plus partie de l’Union européenne —, notamment en exigeant un isolement de 48 heures après l’arrivée. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur samedi.

Le gouvernement français tente désespérément d’éviter un nouveau confinement qui nuirait à la relance économique du pays et porterait ombrage à la campagne que le président Emmanuel Macron devrait lancer en vue des élections présidentielles d’avril.

La Grèce a annoncé mercredi que tous les visiteurs au pays devront présenter un test PCR négatif à compter de dimanche, qu’ils soient vaccinés ou non. L’Italie impose aussi depuis cette semaine un test négatif aux visiteurs vaccinés, ce qui fait craindre que l’adoption de mesures similaires ailleurs ne vienne interférer avec les déplacements pendant les Fêtes.

Au Portugal, le premier ministre António Costa a annoncé que les restrictions en place aux frontières demeureront en vigueur au-delà de leur fin prévue le 9 janvier, en réponse à la menace du variant Omicron.

Le médecin en chef du Royaume-Uni a prévenu que la situation dans son pays ne peut que s’aggraver pendant les Fêtes. Le docteur Chris Whitty a dit que le pays affronte deux épidémies en même temps : celle du variant Delta qui cause toujours le plus grand nombre d’infections et celle du variant Omicron qui se propage à pleine vapeur.

Le docteur Whitty a demandé à la population de limiter les contacts sociaux pendant les Fêtes aux gens essentiels.