(Sydney) L’Australie n’enverra aucun représentant diplomatique aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin 2022, a déclaré mercredi son premier ministre Scott Morrison, se joignant au boycott diplomatique annoncé lundi par les États-Unis.  

« L’Australie ne reviendra pas sur la position ferme qu’elle a adoptée pour défendre ses intérêts, et il n’est évidemment pas surprenant que nous n’envoyions pas d’officiels australiens à ces Jeux », a-t-il déclaré.

La décision de Canberra intervient dans un contexte de « désaccord » avec la Chine sur un certain nombre de questions, notamment les lois australiennes sur l’ingérence étrangère et la récente décision d’acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire, a précisé M. Morrison.

Cette décision, qui n’empêche pas les athlètes de participer aux Jeux, intervient au lendemain de l’annonce par les États-Unis de leur boycott diplomatique, au nom de la défense des droits humains.

M. Morrison a également indiqué que les violations des droits de l’homme dans la région du Xinjiang et la réticence de Pékin à rencontrer des responsables australiens pour des discussions avaient motivé la décision australienne.

« Le gouvernement chinois n’a jamais accepté que nous nous rencontrions pour discuter de ces questions », a-t-il avancé.

Le Comité olympique australien (AOC) a déclaré qu’il respectait la décision du gouvernement, ajoutant qu’elle n’aurait pas d’impact sur les préparatifs de l’équipe australienne.  

« L’AOC est très attentif à ce que les membres de l’équipe puissent se rendre en Chine en toute sécurité, étant donné la complexité de l’environnement liée au coronavirus, alors que nos athlètes partent de sites à l’étranger », a déclaré le directeur général Matt Carroll.  

« Amener les athlètes à Pékin en toute sécurité, les faire concourir en toute sécurité et les ramener en toute sécurité à la maison reste notre plus grand défi », a-t-il ajouté.  

Environ 40 athlètes australiens devraient participer aux Jeux de Pékin, qui s’ouvriront le 4 février.

Les tensions, notamment commerciales, entre l’Australie et la Chine n’ont pas cessé de croître depuis 2018, marquées notamment par un gel des relations diplomatiques au plus haut niveau depuis deux ans.

La Chine a notamment été irritée par les décisions australiennes concernant l’ingérence étrangère, l’interdiction des contrats 5G à Huawei et la demande d’une enquête indépendante sur les origines de la pandémie de coronavirus.

Un grand nombre de produits australiens, dont l’orge, le charbon, le coton, les langoustes, le sucre, le vin, le bœuf, les agrumes, les céréales et les produits laitiers, ont tous fait l’objet de sanctions de la part de son partenaire commercial principal.

La décision de l’Australie d’équiper sa marine de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d’un nouveau pacte de défense avec la Grande-Bretagne et les États-Unis, largement considéré comme une tentative de contrer l’influence chinoise dans la région du Pacifique, a également suscité l’ire de Pékin.