(Milan) Les ministres du Commerce des pays du G20 se sont engagés mardi à promouvoir une « distribution équitable » des vaccins anti-COVID-19 en levant notamment les « restrictions à l’exportation » et à œuvrer en faveur d’un « système commercial multilatéral et transparent ».

Leur déclaration finale, adoptée à l’issue d’une réunion à Sorrente dans le sud de l’Italie, est le signe de la « relance du multilatéralisme », a assuré devant la presse le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, dont le pays préside le G20.

« Il faut veiller à ce qu’il y ait davantage de circulation des vaccins et qu’il y ait des usines de production dans les pays en développement », a déclaré à l’AFP en marge de la réunion le ministre délégué au Commerce extérieur français, Franck Riester.

Plus de six milliards de doses de vaccins contre la COVID-19 ont été produites et administrées dans le monde, mais seulement 1,4 % des habitants des pays à faible revenu ont été entièrement vaccinés contre 58 % dans les pays riches, avait déploré début octobre la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo‑Iweala.

À l’approche de la douzième conférence ministérielle de l’OMC, prévue du 30 novembre au 3 décembre à Genève, elle a appelé les membres de l’organisation à « s’accorder sur une réponse forte à la pandémie » jetant les bases « d’une répartition plus équitable » des vaccins.

Autre enjeu des négociations, « faciliter l’utilisation des dérogations au droit de la propriété intellectuelle pour permettre la fabrication des vaccins partout dans le monde », a expliqué M. Riester.

Quant à la réforme de l’Organisation mondiale du commerce, réclamée avec insistance par la Commission européenne, les pays du G20 sont convenus de la nécessité de « redynamiser » l’OMC et d’« améliorer » son fonctionnement.

Une approche multilatérale s’impose aussi en matière de développement durable afin de faire avancer notamment les négociations sur les subventions pour la pêche, a souligné M. Riester.

Les ministres ont souhaité un dénouement rapide des discussions à l’OMC sur ce sujet, en cours depuis 20 ans, qui visent à interdire les subventions à la pêche illicite, celles concernant les stocks surexploités et celles contribuant à la surcapacité et à la surpêche.

Les pays du G20 se sont également engagés à faire preuve de « transparence » en matière de subventions publiques accordées à leurs industries.

Alors que ces aides d’État se sont multipliées pendant la pandémie de coronavirus, de nombreux pays ne les notifient pas ou seulement partiellement à l’OMC.

La question des subventions « crée encore des tensions », a reconnu Luigi Di Maio, ajoutant que « nous sommes tous d’accord pour dire que les règles du jeu doivent être les mêmes pour tous ».