(Erevan) Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a affirmé jeudi qu’il allait demander le déploiement de « gardes-frontières russes » le long de la frontière avec l’Azerbaïdjan pour éviter une escalade après de récents affrontements.

« Étant donné la situation compliquée, je pense que cela a du sens de considérer la question du déploiement de gardes-frontières russes sur toute la longueur de la frontière arméno-azerbaïdjanaise », a déclaré M. Pachinian durant une réunion du gouvernement.

PHOTO BERTRAND GUAY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le premier ministre arménien Nikol Pachinian.

Selon lui, la présence des Russes « permettrait de mener à bien les travaux de démarcation et de délimitation sans risque d’affrontements militaires ».

« Nous prévoyons de discuter du sujet avec nos collègues russes », a-t-il ajouté.

Cette déclaration intervient au lendemain de nouveaux affrontements entre soldats de Bakou et d’Erevan qui ont fait trois morts arméniens près du village frontalier de Sotk (est).

Les deux pays se sont mutuellement accusés d’avoir initié les hostilités, avant de parvenir à un cessez-le-feu négocié par la Russie.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont affrontés à l’automne 2020 dans une guerre pour le contrôle de la région du Nagorny Karabakh, revendiquée par les deux pays. Le conflit a tué plus de 6500 personnes.

Après six semaines de combats, la guerre a pris fin avec un accord de cessez-le-feu, qui a vu l’Arménie céder à l’Azerbaïdjan des pans de territoire qu’elle contrôlait depuis des décennies. Quelque 2000 soldats de la paix russes ont été déployés autour du Nagorny Karabakh.

Ces derniers mois, la tension est de nouveau remontée d’un cran le long de la frontière, Erevan accusant Bakou de chercher à prendre le contrôle de nouveaux territoires, ce que démentent les autorités azerbaïdjanaises.

Depuis mai, l’Arménie et l’Azerbaïdjan mènent des pourparlers, sous l’égide de la Russie, pour la délimitation et la démarcation de leurs frontières communes.