(Washington) Les États-Unis ont condamné vendredi la « campagne » de « boycott » organisée par la Chine contre des marques étrangères qui refusent d’utiliser du coton du Xinjiang pour ne pas bénéficier du « travail forcé » de musulmans ouïghours.

« Les États-Unis condamnent la campagne menée par l’État chinois sur les réseaux sociaux, et le boycottage de sociétés et consommateurs visant les entreprises, notamment américaines, européennes et japonaises pour leur décision de ne pas utiliser » du coton « du Xinjiang en raison du travail forcé », a déclaré à la presse une porte-parole de la diplomatie américaine, Jalina Porter.

« Nous saluons et nous soutenons les entreprises qui adhèrent aux lois américaines et garantissent que les biens que nous consommons ne sont pas produits grâce au travail forcé », a-t-elle ajouté.

PHOTO AGENCE FRANCE-PRESSE

Cette photo prise le 14 octobre 2018 montre des cueilleurs à l’œuvre dans un champ de coton près de Hami, dans la région du Xinjiang, en Chine. La Chine a lancé jeudi une guerre de relations publiques contre plusieurs marques occidentales s’étant engagé à ne plus utiliser de coton cultivé au Xinjiang. Ces compagnies avaient été critiquées dans plusieurs pays pour ce coton cultivé dans une région où le gouvernement chinois est accusé de graves violations des droits de la minorité ouïghoure.

Selon des études publiées par des instituts américain et australien, réfutées par Pékin, au moins un million de Ouïghours ont été internés dans des « camps » au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, et certains soumis à du « travail forcé », notamment dans des champs de coton.

Boycottage du coton du Xinjiang

Plusieurs entreprises de prêt-à-porter comme le Suédois H & M, l’Américain Nike, l’Allemand Adidas ou le Japonais Uniqlo se sont engagées l’an passé à boycotter le coton du Xinjiang.

La région représente près d’un cinquième de la production mondiale et fournit de nombreux géants de l’habillement.

Les communiqués de ces entreprises sont opportunément réapparus cette semaine sur le réseau social chinois Weibo, déclenchant une polémique.

Première entreprise visée, H & M avait déjà vu mercredi ses produits retirés des principaux sites chinois de vente en ligne. Ses magasins restent toutefois ouverts.

La polémique a enflé jeudi avec l’annonce par plusieurs acteurs et chanteurs chinois qu’ils coupaient tout lien avec Nike, Adidas, Uniqlo, Converse ou encore Calvin Klein, dont ils ou elles étaient les ambassadeurs.