La veille de Noël, un sondage indiquait que le sénateur de l'Illinois Barack Obama était aussi populaire que la sénatrice de New York Hillary Clinton chez les démocrates du New Hampshire, l'État de la Nouvelle-Angleterre où auront lieu les premières primaires de la campagne présidentielle de 2008.Il faut rappeler qu'Obama avait fait un tabac au New Hampshire, à la mi-décembre, lors de sa première visite dans cet État. Prononçant des discours, dédicaçant son dernier livre, répondant aux questions des journalistes, le politicien de 45 ans avait créé autour de lui l'énergie et l'excitation d'un John ou d'un Robert Kennedy. Que pouvait faire Hillary devant cette Obama-manie?

On en a une idée en lisant cet article publié hier après-midi sur le site Internet du New York Times et aujourd'hui dans l'édition imprimée du quotidien (il y a dans cette séquence de publication une histoire en soi sur laquelle je reviendrai plus loin).

Selon les auteurs du reportage, Hillary Clinton considère Barack Obama comme son principal adversaire dans la course pour l'investiture démocrate en vue de l'élection présidentielle de 2008. Elle rabaisse cependant les prétentions d'Obama en disant que la candidature de son collègue perdra de son lustre lorsque les gens réaliseront qu'il n'a pas d'expérience dans les domaines des affaires gouvernementales et étrangères.

La position de Clinton ne manque pas d'ironie. Elle dit désormais qu'elle n'aurait pas voté en faveur de la guerre en Irak si elle avait su en octobre 2002 tout ce qu'elle sait aujourd'hui à propos des armes de destruction massive en Irak et de tout le reste. En 2002, alors qu'il n'était pas encore sénateur, Obama avait déclaré, en parlant d'une intervention militaire en Irak : «Je ne suis pas contre toutes les guerres. Je suis contre les guerres stupides.»

À noter que le site de Matt Drudge parle de cet article du Times depuis mardi. Quelqu'un a coulé à Drudge l'essentiel des informations que s'apprêtait à publier le prestigieux journal. Que se passe-t-il lorsqu'un quotidien ne peut préserver l'exclusivité de ses exclusivités?