La gouverneure d'Alaska a déjà conféré au vice-président des pouvoirs qui ne lui reviennent pas. Aujourd'hui, elle a affirmé que les médias menaçaient, en la critiquant, son droit à la libre expression garanti par le premier amendement. Le fait-elle exprès pour démontrer son ignorance de la constitution américaine, qui protège également la liberté de la presse? Je traduis un extrait de l'entrevue qu'elle accordait ce matin à un animateur de radio conservateur :

«Si les médias parviennent à convaincre assez d'électeurs que je mène une campagne négative en reprochant à Barack Obama ses liens (avec Bill Ayers et Jeremiah Wright), alors je ne sais pas ce que sera l'avenir de notre pays quant aux droits garantis par le premier amendement et à notre capacité de soulever des questions sans craindre les attaques des médias.»

Cette entrevue a été diffusée au lendemain de la publication par le New York Times et CBS News d'un sondage indiquant que 59% des électeurs estiment que la gouverneure d'Alaska n'est pas prête à assumer les fonctions de vice-présidente. C'est également ce que vient d'affirmer publiquement un des supporteurs de John McCain, Lawrence Eagleburger, ex-secrétaire d'État sous George Bush père.

P.S. : Précisons que le premier amendement de la constitution américaine stipule notamment que «le Congrès ne pourra faire aucune loi (...) restreignant la liberté de parole ou de la presse».

(Photo Reuters)