L'establishment républicain semble avoir conclu que Mitt Romney est le prétendant républicain à la présidence ayant les meilleures chances de vaincre Barack Obama en 2012. Une voix dissidente émanant de cet establishment vient cependant de s'élever contre ce consensus, s'il faut se fier à cet extrait d'une chronique que signera dimanche dans le Washington Post l'influent ponte conservateur George Will :

«Romney, prétendument le républicain le plus susceptible de gagner en novembre prochain, est un réviseur récidiviste de ses principes qui ne devient pas seulement moins susceptible de gagner, il pourrait nuire aux chances du GOP de devenir majoritaire au Sénat: les succès républicains dans les élections pour le Congrès dépendent des énergies du Tea Party et d'autres conservateurs, qui seront refroidies par un candidat dont la prudence ne communique que le calcul. Les républicains ont peut-être trouvé leur Michael Dukakis, un gouverneur technocrate du Massachusetts qui fonde ses politiques sur des "données"... Le conservatisme s'est rendu aussi loin, a surmonté tant d'obstacles, pour se résigner, dans un moment de crise économique, à ÇA?»

Dukakis, pour ceux qui sont trop jeunes pour s'en souvenir, avait remporté l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 1988, qui s'était soldée par une victoire décisive de George Bush père.