Pour Paul Ryan et ses collègues républicains de la Chambre des représentants, la réponse ne fait pas de doute. Et ils voteront tous demain en faveur d'un projet de loi écrit par le représentant du Wisconsin et destiné à abolir l'impôt sur les successions, ce qu'ils appellent la «death tax». Ils estiment injuste cette impôt sur des fortunes qui, selon eux, ont déjà été taxées du vivant de ceux et celles qui les ont amassées.

Minoritaires à la Chambre, les démocrates ne parviendront pas à stopper l'adoption de ce texte. Ils sont néanmoins convaincus que les républicains commettent une grave erreur politique en éliminant l'impôt sur les successions au moment même où les candidats présidentiels du GOP disent s'inquiéter des inégalités.

Aux États-Unis, environ deux millions de personnes par année perdent la vie, mais seulement 5 400 individus ou couples feront l'objet de la taxe sur les héritages au cours des prochaines années, si celle est maintenue. Il faut savoir que les individus laissant un héritage dont la valeur est inférieure à 5,4 millions de dollars sont exemptés de l'impôt sur les successions, de même que les couples laissant un héritage inférieur à 10,86 millions de dollars.

Les héritages supérieurs à ces montants font l'objet d'un taux d'imposition de 40%. Le Bureau du budget du Congrès estime que l'abolition de l'impôt sur les successions coûtera 270 milliards de dollars à l'État fédéral sur dix ans.

Le chroniqueur du Washington Post Dana Milbank exprime ici la réaction de ceux qui se scandalisent de l'abolition d'une taxe dont les promoteurs originaux, au 18e siècle, voulaient prévenir l'émergence d'une aristocratie permanente. L'Investors Business Daily publie de son côté un article défendant l'abolition de cette taxe, qui nuit selon ses auteurs à l'investissement de capitaux dans l'économie et contribue à la stagnation des salaires.