«Les accusations d'aujourd'hui prouvent ce que je dis depuis le début. Je n'ai eu aucune connaissance ou implication dans la planification ou l'exécution de cet acte.»

L'acte auquel Chris Christie a fait référence hier est la fermeture partielle du pont George-Washington orchestrée en septembre 2013 par au moins trois de ses anciens alliés, dont sa chef de cabinet adjointe, afin de se venger du maire démocrate de Fort Lee qui avait refusé de soutenir le gouverneur républicain dans sa campagne de réélection.

Christie a peut-être raison. Mais l'inculpation hier de deux de ces alliés, Bridget Anne Kelly et Bill Baroni, pour leur rôle présumé dans cette affaire, de même que le plaidoyer de culpabilité du troisième, David Wildstein, n'augurent quand même rien de bon pour ses ambitions présidentielles.

Selon l'avocat de Wildstein, Christie était au courant de la fermeture du pont au moment même où celle-ci créait des embouteillages géants, ce que le gouverneur a toujours nié. Il se peut donc que le procès engagé contre Kelly et Baroni nous réserve des témoignages surprenants et explosifs.

Mais même si rien de nouveau ne sortait de ce procès, le gouverneur du New Jersey ne rassurerait pas grand monde en évoquant son ignorance d'une conspiration à la fois mesquine et dangereuse. Comment ses alliés auraient-ils pu croire qu'il était acceptable de punir en son nom un maire récalcitrant en créant dans sa ville des embouteillages géants dans les premiers jours de l'année scolaire?

Comment ne pas conclure que Christie porte lui-même une certaine responsabilité pour avoir créé un climat où une telle vengeance a pu être conçue et exécutée?