Qui gagnera le débat qui s'amorce sur l'Irak entre Jeb Bush et Hillary Clinton? À en juger par son discours hier à la Bibliothèque présidentielle de Ronald Reagan, le candidat républicain à la présidence croit avoir abattu une carte gagnante en accusant la candidate démocrate d'avoir joué un rôle dans le chaos irakien actuel.

«Le retrait prématuré (des troupes américaines) a été l'erreur fatale, créant un vide que (le groupe État islamique) a comblé» a déclaré l'ancien gouverneur de Floride. «Où était la secrétaire d'État dans tout ça? Comme le président lui-même, elle s'est opposée à l'envoi de troupes supplémentaires (sous George W. Bush), puis s'en est attribuée le succès, avant de regarder sans rien faire pendant que la victoire chèrement gagnée par les forces américaines et alliées était gaspillée.»

Clinton n'a pas encore répondu à l'attaque du candidat républicains. Jake Sullivan, son conseiller en politique étrangère, a cependant accusé le frère du 43e président de «tentative audacieuse de réécrire l'histoire». «(Les républicains) ne peuvent échapper à leur responsabilité», a-t-il affirmé, rappelant que l'EI était issu d'Al-Qaïda, dont le rôle en Irak a pris de l'ampleur pendant l'occupation américaine.

Sullivan a ajouté que l'EI s'est développé dans le pays «en enrôlant d'anciens officiers militaires sunnites - des officiers de l'armée (de Saddam Hussein) que le gouvernement de George W. Bush a dissoute».

Même s'il a promis de se montrer intraitable face à l'islam radical s'il est élu à la Maison-Blanche, Jeb Bush n'a pas détaillé hier une nouvelle stratégie pour combattre l'EI, évitant notamment d'évoquer le retour de troupes américaines en irak. Sa promesse de soutien aux alliés sunnites ne diffère pas de la politique actuelle de Barack Obama. Seul son appel à la création d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la frontière syrienne représente marque une véritable différence.