Pour la quatrième journée d'affilée, ce qui est désormais convenu d'appeler l'affaire James Blake fait la une des tabloïds de New York, dont le Daily News, premier journal à parler mercredi de l'arrestation par erreur de l'ancien N.4 mondial du tennis, né il y a 35 ans à Yonkers, en banlieue de New York, d'un père noir et d'une mère blanche.

Aujourd'hui, comme plusieurs autres médias new-yorkais, le Daily News fait état de l'appel au congédiement de l'officier James Frascatore formulé par Blake, qui a commencé à jouer au tennis à Harlem et fréquenté plus tard l'Université de Harvard.

«Il ne mérite pas d'avoir le même titre que les officiers qui font du bon travail et qui aident vraiment à garder le reste de la ville sûre», a déclaré Blake, qui a été légèrement blessé lors de l'arrestation musclée (coupure et hématomes).

Adossé devant l'entrée de son hôtel new-yorkais, Blake attendait tranquillement la voiture qui devait le conduire au site de l'US Open lorsque Frascatore, le confondant avec un fraudeur à la carte de crédit, a foncé sur lui pour le jeter par terre et le menotter (voir la vidéo à la fin de ce billet). L'officier en civil faisait partie d'un groupe de cinq policiers blancs menant une opération anti-fraude.

Blake, qui a été détenu pendant environ 15 minutes, affirme que Frascatore ne s'est jamais identifié en tant que policier. L'officier, qui s'est vu retirer son arme et son insigne jusqu'à nouvel ordre, a par la suite tenté de camoufler l'affaire en ne rapportant pas l'arrestation erronée. Ce n'est pas la première fois qu'il est accusé d'avoir eu recours de manière excessive à la force, comme le rappelle le New York Times dans cet article.

Blake dit avoir décidé de prendre la parole après son arrestation dans l'espoir de voir «un changement réel» dans les pratiques policières, notamment sur le plan de l'imputabilité. Il espère rencontrer le maire et le chef de police de New York, qui lui ont déjà présenté leurs excuses, pour discuter de la question. Il n'exclut pas encore de poursuivre la Ville.

Le jour de son arrestation, Blake a affirmé que le facteur racial avait joué dans la façon dont Frascatore l'avait traité. Il a cependant refusé de répéter cette accusation hier, estimant qu'elle «embrouillait l'affaire». «Dans cet incident, c'est vraiment le recours excessif à la force qui est en question», a déclaré l'ancien professionnel de tennis, reconnu pour sa gentillesse et sa courtoisie.

On peut quand même se demander si Andy Roddick ou Mardy Fish auraient été traités de la même façon par Frascatore.