L'élection à la tête du Parti travailliste britannique du député d'arrière-ban Jeremy Corbyn, tenant de la gauche pure et dure, laisse-t-elle présager un succès semblable pour Bernie Sanders, socialiste autoproclamé, dans la course à l'investiture démocrate pour la présidence américaine?

L'analyste Dan Balz du Washington Post soulève cette question dans cet article. Après avoir noté que le sénateur du Vermont demeure l'underdog face à Hillary Clinton, il note qu'une victoire de sa part n'est plus «impensable» en cette époque d'insécurité économique et de contestation de l'establishment politique.

Balz reconnaît cependant que le parallèle entre Corbyn et Sanders a ses limites. Contrairement au Parti travailliste, évincé du pouvoir il y a cinq ans et humilié en mai dernier, le Parti démocrate a remporté les deux dernières élections présidentielles. De plus, la rivale principale de Sanders, Hillary Clinton, a tenté tant bien que mal d'épouser les causes chères à la gauche démocrate. Et le processus de sélection d'un candidat présidentiel américain n'a rien à voir avec l'élection d'un chef de parti britannique.

N'empêche, les partisans du sénateur du Vermont doivent se réjouir non seulement du succès de Corbyn mais également des résultats d'un sondage CBS News/YouGov publié ce matin, sondage qui donne à Sanders une avance de 22 points au New Hampshire et de 10 points en Iowa sur Clinton.

À l'échelle nationale, par ailleurs, Clinton a vu ses appuis chuter de 21% chez les démocrates depuis juillet, selon un sondage Washington Post/ABC News publié ce matin. Elle devance désormais Sanders par 18 points.

Le même sondage donne une avance de seulement trois points à Clinton parmi les électeurs inscrits dans un affrontement hypothétique contre Donald Trump.

Contrairement à certains travaillistes, Clinton n'a pas encore brandi le spectre d'une défaite assurée aux prochaines élections pour convaincre les démocrates de ne pas choisir à la tête de leur parti un candidat gauchiste. Ça viendra peut-être...