Les candidats républicains à la Maison-Blanche ont été entraînés dans un débat gênant sur la présidence et l'islam à la suite de la réaction de Donald Trump face à un électeur du New Hampshire qui a décrit Barack Obama comme un musulman et un non-Américain.

Hier, le neurochirurgien à la retraite Ben Carson a affirmé que l'islam n'était pas en adéquation avec la Constitution américaine et qu'il ne pouvait envisager de voter pour un musulman à la présidence. «Je ne recommanderais pas de mettre un musulman en charge de cette nation. Je ne serais absolument pas d'accord avec ça», a-t-il déclaré sur NBC.

Le sénateur du Kentucky Rand Paul a déclaré de son côté que la religion d'un candidat ne devrait pas l'exclure de la présidence. Il a cependant estimé que l'islam représentait un problème pour les Américains «parce que nous sommes attaqués par des gens qui sont musulmans».

Trump, par qui la controverse est arrivé, a déclaré qu'il pourrait voir un jour un musulman à la présidence mais a refusé de dire comment il réagirait face à un tel précédent. Ses propos, comme ceux de Carson et de Paul, ont été critiqués par les démocrates et les musulmans.

La présidente du Comité national du Parti démocrate, Debbie Wasserman Schultz, a accusé les candidats républicains de légitimer la discrimination envers les musulmans. Et le CAIR (Council on Americans-Islamic Relations), organisation de défense des droits des musulmans, a rappelé que la position de Ben Carson était contraire à la Constitution.

Fait un peu étonnant, le sénateur du Texas Ted Cruz a exprimé la même opinion que le CAIR. «Vous savez, la Constitution précise qu'aucune profession de foi religieuse ne sera exigée comme condition d'aptitude à une fonctions publique, et je suis constitutionnaliste», a-t-il déclaré.

Cela dit, la majorité des électeurs républicains sont du même avis que Carson. Selon un sondage Gallup, seulement 45% des électeurs de ce parti seraient prêts à voter pour un candidat musulman à la présidence contre 73% des électeurs démocrates.