John Boehner n'a sans doute pas versé ses dernières larmes hier lorsque cet ancien servant de messe s'est ému en écoutant le discours du pape François devant le Congrès. Mais on ne le reverra plus pleurer dans le fauteuil du président («Speaker») de la Chambre des représentants: il se retirera à la fin d'octobre, a fait savoir son entourage ce matin.

Menacé depuis plusieurs années par les radicaux du groupe républicain, le représentant d'Ohio quitte son poste au moment où ceux-ci semblent prêts à paralyser l'État fédéral pour l'empêcher de financer l'organisation Planned Parenthood, accusée par les militants anti-avortement, sur la foi de vidéos controversées, de profiter de la vente d'organes de foetus avortés à des cliniques aux fins de recherche médiale.

Planned Parenthood est remboursée par le gouvernement pour des services comme des mammographies prodiguées à des femmes pauvres assurées par le biais du programme Medicaid. L'organisation n'est pas remboursée par le gouvernement fédéral pour les avortements pratiqués dans ses cliniques.

Boehner fait partie des républicains qui trouvent mauvaise l'idée de mener un combat voué à l'échec autour de la question du financement de Planned Parenthood. Les démocrates du Sénat ont déjà promis de bloquer l'adoption de tout projet de loi en ce sens. Selon certains stratèges républicains, un tel projet de loi est également susceptible d'apporter de l'eau au moulin des démocrates qui accusent leurs adversaires de mener une «guerre contre les femmes».

Planned Parenthood, faut-il préciser, nie les accusations selon lesquelles elle réalise des profits sur la vente d'organes de foetus, qui se fait par ailleurs avec le consentement des mères.