Il y a trois semaines, je ressortais l'expression «économie vaudou» pour parler des réductions d'impôts proposées par Jeb Bush, dont le coût - 3 400 milliards de dollars sur dix ans - allait à ses dires être compensé (en partie seulement) par une forte croissance de l'économie. Le terme vaudou tient au fait que le calcul du candidat républicain à la présidence repose sur une théorie qui ne tient pas la route (les réductions d'impôts ont un effet modeste, voire nul, sur la croissance économique).

Qu'à cela ne tienne: Donald Trump a proposé hier des réductions d'impôts encore plus importantes que celles de son rival. Des propositions qui lui ont valu d'être surnommé «le père Noël de la réforme fiscale» par le Washington Post. Si cette réforme était adoptée, le nombre de contribuables qui ne paient aucun impôt sur le revenu augmenterait de 31 millions (selon le plan de Trump, les couples ne verraient leurs revenus imposés qu'après leurs premiers 50 000$; le montant serait de 25 000$ pour les individus).

Mais Trump n'a pas seulement l'intention de jouer au père Noël pour les Américains aux revenus modestes. Il se montre également très généreux pour les membres de la classe moyenne (un couple marié sans enfant dont les revenus annuels s'élèvent à 100 000$ verrait ses impôts baisser de 56%) mais également pour les plus riches, dont le taux d'imposition passerait de 39,6% à 25%. Les entreprises verraient pour leur part leur taux d'imposition passer de 35% à 15%.

Le milliardaire ne semble pas s'inquiéter de l'effet de ses cadeaux sur les déficits. Il ne propose aucune coupe dans les programmes gouvernementaux, misant plutôt sur une croissance économique annuel de 6% et l'élimination de certaines niches fiscales pour compenser le coût de ses réductions d'impôts, estimé à 10 800 milliards sur dix ans par le groupe Citizens for Tax Justice.

C'est ici où la croyance au vaudou est utile.