Du jamais vu : l'Anti-Defamation League, organisation juive américaine, a critiqué le premier ministre d'Israël pour ses propos présentant le mufti de Jérusalem, Haj Amin Al-Husseini, comme une source d'inspiration d'Adolf Hitler.

«L'histoire a clairement démontré que le grand mufti de Jérusalem, Haj Amin Al-Husseini, était un anti-sémite virulent. Mais nous devons être prudents lorsque nous parlons de l'Holocauste. Même si ce n'était pas son intention, le premier ministre, par ses mots, a conforté ceux qui minimisent ou sous-estiment le rôle d'Hitler dans l'orchestration de la Solution finale», a affirmé Jonathan Greenblatt, directeur général de l'ADL.

Lors d'un discours prononcé hier à l'occasion du 37e Congrès sioniste mondial, à Jérusalem, Benjamin Nétanyahou a raconté l'histoire suivante au sujet du mufti de Jérusalem :

«Il s'est envolé vers Berlin. Hitler ne voulait pas à l'époque exterminer les juifs, il voulait expulser les juifs. Et Haj Amin Al-Husseini est allé voir Hitler en disant : "Si vous les expulsez, ils viendront tous ici". "Que dois-je faire d'eux?", demanda-t-il. Il a répondu : "Brûlez-les".»

Après la tempête soulevée par ses propos, le premier ministre Nétanyahou a affirmé que son intention n'était pas d'absoudre Hitler de sa «responsabilité satanique» dans l'Holocauste mais qu'il était «absurde d'ignorer le rôle du mufti» comme source d'inspiration du führer.

Dina Porat, historienne principale de Yad Vashem, mémorial et musée de la Shoah à Jérusalem, a indiqué hier qu'Hitler avait conçu le projet d'exterminer les juifs d'Europe bien avant sa rencontre de novembre 1941 avec le mufti de Jérusalem.