Les partisans d'Hillary Clinton ont peut-être le coeur à la fête au lendemain de la victoire écrasante de leur favorite sur Bernie Sanders en Caroline-du-Sud. S'ils lisent le New York Times, ils s'apercevront cependant qu'une histoire moins beaucoup joyeuse concernant l'ancienne secrétaire d'État domine la Une de ce journal.

Il s'agit du premier volet d'un reportage sur l'influence déterminante de Clinton sur la décision de Barack Obama de faire tomber le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Cinq ans plus tard, cette décision revient hanter la candidate démocrate, qui était arrivée à la tête du département d'État en se faisant l'apôtre du «smart power» et qui mise aujourd'hui hui son expérience pour remporter la Maison-Blanche.

«Sa conviction allait être déterminante pour persuader M. Obama de joindre les alliés dans le bombardement des forces du colonel Kadhafi. En fait, le secrétaire de la Défense de M. Obama, Robert Gates, dira plus tard que dans une décision "51-49", l'appui de Mme Clinton avait fait la différence auprès du président ambivalent», écrit le Times.

«Les conséquences allaient être plus importantes que quiconque aurait pu imaginer, faisant de la Libye un État en déliquescence et un refuge pour terroristes, un endroit où les pires réponses aux questions de Mme Clinton sont devenues réalité.»

L'intéressée n'est pas d'accord avec la conclusion du Times, répétant qu'«il est trop tôt» pour tirer des conclusions fermes sur la Libye. Si Bernie Sanders ne peut ou ne veut pas s'attaquer à Clinton sur cette question de façon efficace, Donald Trump ne manquerait sans doute pas de tenter sa chance s'il affrontait l'ex-chef de la diplomatie américaine pour la présidence.

Lors du plus récent débat républicain, Trump a répété que le monde se porterait mieux si des dictateurs comme Saddam Hussein ou Mouammar Kadhafi étaient encore au pouvoir. Resterait évidemment à voir si, à tout bien considérer, les Américains voudraient confier la politique étrangère de leur pays à Trump plutôt qu'à Clinton.