On connaît la fracture politique qui sépare les conservateurs et les progressistes aux États-Unis. Hier, le Washington Post a publié une information qui a contribué à révéler le fossé culturel entre les deux groupes. Je cite un passage d'un portrait consacré à Karen Pence, femme du vice-président :

«Les Pence se sont mariés dans une église catholique en 1985 mais sont devenus plus tard des chrétiens évangéliques.

En 2002, Mike Pence a confié au journal The Hill qu'il ne mangeait jamais seul avec une femme autre que la sienne et qu'il ne participait pas non plus à des activités où l'alcool était servi sans qu'elle ne soit présente à ses côtés.»

Comme on peut le lire dans cet article signé par une journaliste conservatrice, plusieurs progressistes se sont moqués de Pence sur les réseaux sociaux, certains allant jusqu'à comparer son comportement à celui de partisans de la charia.

Des conservateurs ont accusé ces progressistes d'être condescendants ou méprisants à l'égard d'un comportement adopté par des chrétiens pour les aider à ne pas commettre l'adultère.

Il faut quand même convenir que le comportement de Pence repose sur certaines prémisses bizarres. Mentionnons-en deux: l'amitié entre un homme et une femme est impossible ou suspect; les rencontres d'affaires entre un homme et une femme sont inexistantes ou dangereuses en raison des pulsions sexuelles de l'un, qui seraient par définition incontrôlables.

Mais si Angela Merkel invitait Pence à manger avec elle à Berlin, devrait-il refuser au prétexte que la chancelière allemande pourrait faire naître en lui des désirs irrésistibles?

Bref, que pensez-vous du plan Pence pour éviter de sauter la clôture, comme on dit en bon québécois?