Les présidents Barack Obama et russe Dmitri Medvedev ont fait assaut de bonne volonté mercredi pour «remettre à zéro» les relations entre Moscou et Washington en annonçant le lancement de négociations ambitieuses sur une réduction de leurs arsenaux nucléaires.

Pour leur première entrevue, organisée à la veille du sommet du G20 à Londres, les deux leaders se sont également accordés pour augmenter la pression sur le programme nucléaire iranien, tandis que le président Obama a annoncé qu'il se rendrait à Moscou en juillet à l'invitation du Kremlin.

Dans une déclaration commune publiée après cette rencontre, vue comme un test pour le président Obama qui effectue ses débuts sur la scène internationale, les deux présidents ont affirmé que «l'ère où les deux pays se voyaient comme des ennemis était loin derrière».

Semblant vouloir tourner la page des relations tendues entre leurs prédécesseurs Vladimir Poutine et George W. Bush, ils ont annoncé une reprise des négociations sur le traité START-1, conclu pendant la guerre froide, et qui arrive à échéance à la fin de l'année.

«Les présidents ont décidé de commencer des négociations intergouvernementales bilatérales pour concevoir un nouveau traité, complet et légalement contraignant sur la réduction et la limitation des armes stratégiques offensives pour remplacer le traité START», ont indiqué les deux dirigeants dans une déclaration commune.

«Les États-Unis et la fédération russe ont l'intention de conclure cet accord avant l'expiration du traité en décembre», ont-ils poursuivi, disant viser un monde «sans nucléaire».

Le Traité de réduction des armes stratégiques (START-1) conclu en 1991 entre le président américain George Bush (père) et le président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev, prévoyait une réduction de 30% des arsenaux stratégiques offensifs russes et américains.

«Après cette rencontre je regarde le futur de nos relations avec optimisme», a déclaré le président russe.

Les deux responsables ont également indiqué leur intention de collaborer pour diminuer les tensions provoquées par le projet d'extension du bouclier antimissile américain en Europe de l'Est, que la Russie considère comme une menace pour ses intérêts.

«Tout en reconnaissant que des divergences subsistent sur les objectifs du déploiement d'un système de défense antimissile, nous avons discuté de nouvelles possibilités d'une coopération internationale mutuelle dans le domaine de la défense antimissile», ont indiqué les présidents.

Alors que Washington cherche à obtenir un soutien fort de Moscou aux efforts diplomatiques visant à la suspension du programme nucléaire iranien, les deux leaders ont déclaré que Téhéran devait faire plus pour convaincre la communauté internationale de la «nature exclusivement pacifique» de son programme.

«Nous appelons l'Iran à appliquer complètement les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de (...) l'AIEA», y compris les obligations de coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique, ont déclaré les deux responsables.

Le président américain avait relevé avant la rencontre qu'il existait de «vraies divergences» entre les États-Unis et la Russie tout en soulignant que la lutte contre la prolifération nucléaire était «une bonne façon de commencer» à renouer la coopération.

Barack Obama avait signalé vouloir «remettre à zéro» les relations russo-américaines après une série de différends liés à l'élargissement de l'OTAN qui avaient atteint un paroxysme l'an dernier quand les troupes russes avaient pénétré sur le territoire géorgien.

Le président Obama a souligné les «intérêts communs» de Moscou et Washington concernant l'Afghanistan, la lutte contre le terrorisme et l'économie.