Tarek Aziz, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères irakien sous Saddam Hussein, est emprisonné dans de «très mauvaises» conditions, a dénoncé son fils mercredi.

«Mon père est détenu dans de très mauvaises conditions au sous-sol d'un ancien quartier-général du parti Baas (dissous), dans la Zone verte à Bagdad», a dit à Ziad Aziz à l'AFP à Amman.

«Il partage sa minuscule cellule avec un autre prisonnier» et il «n'est pas autorisé à passer des appels téléphoniques», a-t-il précisé.

«Je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis quatre semaines», a-t-il ajouté.

Il a en outre affirmé que les autorités avaient refusé de remettre au détenu une montre qu'il avait envoyée à sa famille pour réparation.

Tarek Aziz, 72 ans, est jugé pour l'exécution en 1992 de 42 commerçants accusés d'avoir spéculé sur les prix des produits alimentaires, alors que l'Irak était soumis à des sanctions de l'ONU. Il risque la pendaison.

«Le juge, censé agir avec justice, n'a pas un comportement neutre. Mon père a bien fait partie de l'ancien régime, mais il est jugé pour une affaire dans laquelle il n'est pas impliqué», a dit Ziad Aziz.

Tarek Aziz s'était livré aux forces américaines en avril 2003 après la chute de Saddam Hussein.

Son fils réagissait à des propos mercredi du porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh.

«Tarek Aziz bénéficie de tous les droits garantis pour les suspects par la loi, y compris (...) des conditions convenables (de détention) ainsi que le droit de contacter sa famille dans la transparence», a dit M. Dabbagh.

Mais Ziad Aziz a appelé M. Dabbagh à vérifier les conditions d'emprisonnement de son père ainsi que la légalité des procédures du procès.

Selon lui, son père souffre d'hypertension, de diabète et de problèmes respiratoires et cardiaques. Il a été victime d'une crise cardiaque dans une prison militaire américaine en décembre 2007.