Dix-sept États, dont les États-Unis et l'Irak, ont accepté d'encadrer les activités des entreprises de sécurité et des milices privées dans les zones de conflit, a annoncé mercredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Le CICR et le ministère suisse des Affaires étrangères ont présenté à la presse un document élaboré lors de pourparlers à Montreux (ouest de la Suisse) et destiné à faire respecter le droit international humanitaire par les milices ou entreprises de sécurité privées.

Ce document «précise pour la première fois de manière détaillée et pratique les mesures qui doivent aider les États à faire respecter le droit international humanitaire et les droits de l'homme» par les entreprises privées de sécurité, a souligné le CICR.

«Le «document de Montreux» va améliorer la sécurité des personnes affectées par des conflits armés», a assuré Philipp Spoerri, directeur au CICR chargé du droit international.

Le document, qui n'a pas de valeur contraignante, a été souscrit par l'Afghanistan, l'Angola, l'Australie, l'Autriche, le Canada, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Irak, la Pologne, la Sierra Leone, l'Afrique du Sud, la Suède, la Suisse, l'Ukraine, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Le texte rappelle les dispositions du droit international auxquelles doivent se plier les milices et entreprises privées de sécurité. Il donne également des recommandations aux États sur la marche à suivre pour faire appel à ces entreprises et sur la manière dont ils peuvent s'assurer que celles-ci respectent leurs obligations.

Le recours à des entreprises privées est croissant dans les zones de conflit, a souligné Paul Seger, directeur pour le droit international au ministère suisse des Affaires étrangères.

Le marché mondial de la sécurité dans les zones de conflit pèse 20 milliards de dollars, dont 5% pour les entreprises privées, selon Doug Brooks, président de l'association International Peace Operations, qui groupe des entreprises de sécurité.