L'aviation turque a bombardé mardi des positions de rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie) dans le nord de l'Irak, tuant un nombre indéterminé de rebelles, a annoncé l'armée turque.

Ces frappes, les troisièmes en l'espace d'une semaine contre les camps du PKK dans la montagne irakienne, interviennent après un double attentat à la bombe dimanche soir à Istanbul qui a tué 17 personnes. Les autorités turques soupçonnent le PKK d'être à l'origine de ces attentats.

Les avions de combat turcs ont notamment pris pour cible une grande caverne, souligne l'état-major sur son site internet. Dans cette caverne et ses environs ont été repérés un groupe de 30 à 40 «terroristes», dénomination officielle des membres du PKK, a-t-on précisé de même source.

«La caverne a été détruite et les terroristes qui s'y trouvaient et la plupart de ceux situés à l'extérieur ont été neutralisés», c'est-à-dire tués, souligne le communiqué.

Le document ne précise pas le nombre de rebelles abattus.

Une deuxième cible des avions de combat turcs se trouve dans la zone de Zap, souligne l'armée, ajoutant que les avions qui ont pris part aux raids étaient rentrés sains et sauf à leur base.

L'explosion de deux bombes dimanche dans un quartier ouvrier de la métropole turque a fait 17 morts, dont des enfants, et des dizaines de blessés.

Le PKK a nié être impliqué dans cette attaque.

Le journal turc Vatan affirme mardi, citant la police, que le poseur de bombe présumé est arrivé du massif montagneux de Qandil, proche de la frontière iranienne.

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi que les attentats à Istanbul étaient «le coût» d'une campagne intensifiée contre les rebelles kurdes en Turquie et dans le nord de l'Irak, sans nommer spécifiquement le PKK.

Depuis décembre 2007, l'armée turque a bombardé à plusieurs reprises les positions du PKK dans le Kurdistan irakien. Elle a effectué des raids aériens ainsi qu'une opération terrestre d'une semaine en février dans cette région où sont retranchés, selon Ankara, plus de 2000 rebelles kurdes.

Depuis le début des actions d'Ankara contre le PKK en Irak, les Etats-Unis, alliés de la Turquie au sein de l'Otan, l'assistent en lui fournissant en temps réel des informations sur les mouvements des rebelles kurdes en territoire irakien.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes.

Le conflit a fait plus de 37 000 morts.