L'Asie, frappée de plein fouet ces derniers mois par des catastrophes naturelles dévastatrices comme le cyclone Nargis en Birmanie, a ouvert la porte à des opérations conjointes de secours avec des partenaires comme les États-Unis ou l'Union européenne, jeudi à Singapour.

Les pays membres du Forum sur la sécurité en Asie (ARF), qui regroupe l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) et 17 puissances dont les États-Unis, l'UE, la Chine, la Russie et le Japon, ont même validé une proposition américaine d'exercices communs de préparations aux catastrophes, dont le premier pourrait avoir lieu aux Philippines.

Après le passage du cyclone Nargis, qui a fait 138.000 morts ou disparus, la Birmanie s'était attiré des critiques unanimes de la communauté internationale pour avoir bloqué l'aide étrangère à ses frontières.

La junte au pouvoir avait fini par charger l'Asean de coordonner les travaux humanitaires étrangers sur son sol. Une mission qui a d'ailleurs valu de nombreuses louanges au bloc du sud-est asiatique.

Mais une partie de l'aide internationale proposée, notamment l'aide acheminée par des militaires de pays comme les États-Unis ou la France, n'a jamais franchi le barrage de la junte, ultra-méfiante vis à vis du monde occidental.

En 2006, deux ans après le tsunami dévastateur dans l'Océan indien, les ministres de l'ARF avaient déjà adopté une déclaration de principe sur la gestion et les réponses d'urgence aux catastrophes naturelles. Mais sans décider de mesures concrètes. Jeudi à Singapour, les ministres ont, semble-t-il, voulu aller plus loin.

Soulignant que nombre de pays du Forum se trouvaient «dans une région propice aux catastrophes naturelles», les membres de l'ARF ont insisté sur l'importance de favoriser la coopération «dans les domaines de la préparation aux situations d'urgence, aux opérations de secours et de reconstruction».

Ils se sont aussi mis d'accord sur l'importance «de davantage de formation, d'aide technique et de coordination entre les membres de l'ARF», reconnaissant aussi l'importance d'impliquer les forces militaires aux opérations de secours, selon une déclaration commune dont l'AFP a obtenu une copie.